Réseaux sociaux
Facebook a déployé une mise à jour qui permet de désigner un «légataire», permettant de prendre le contrôle du profil du défunt et même de publier des messages en son nom.

Facebook est prêt à vous aider à gérer votre vie numérique même après votre mort. Il a lancé jeudi une mise à jour qui permet de désigner un «légataire», permettant de prendre le contrôle du profil du défunt, et même de publier des messages en son nom. «Facebook est un endroit pour partager et se rapprocher de sa famille et de ses amis. Et, pour plusieurs d'entre nous, il s'agit d'un endroit pour se souvenir et rendre à hommage à ceux qui nous ont quittés», affirme le réseau social sur son blog.   

 

De cette manière, le plus gros réseau social au monde (1,4 milliard de membres actifs) brise un tabou. Mais s'empare à bras-le-corps d'une réalité sociale, où tout internaute est de plus en plus amené à gérer sa e-réputation, son image numérique.

 

Jusqu'à présent, Facebook créait une page commémorative lorsqu'elle était informée du décès d'un membre, mais celle-ci ne pouvait être gérée par une tierce personne. Désormais, concrètement, le légataire pourra publier un message afin d'annoncer un service funéraire ou partager un message spécial. La personne qui gère le compte pourra aussi mettre le profil à jour et changer la photo de couverture, ainsi que répondre aux demandes d'amitié de membres de la famille et d'amis qui n'étaient pas encore connectés.

 

Il sera aussi possible de demander la suppression du compte Facebook, une fois que votre famille ou vos proches auront fait savoir à Facebook que vous n'êtes plus de ce monde. Pour l'heure, cette nouvelle fonctionnalité n'est disponible qu'aux Etats-Unis mais sera déployée dans tous les pays où Facebook est présent. En 2013, Google a lancé une fonction similaire.

 

Débat sur la gestion des datas par Facebook

 

En désignant un légataire, le membre pourra aussi donner la permission de télécharger les photos, ainsi que l'information du profil partagés sur Facebook. Cependant, le légataire ne pourra se connecter directement au compte du défunt ou voir ses messages privés.

 

L'annonce survient au moment où l'inquiétude croît quant au sort des «avoirs numériques» après la mort. Fin 2014, la CNIL, gardienne des données personnelles en France, a rendu un avis sur la gestion de la mort en ligne, en rappelant que la loi française n'autorise pas la transmission des droits d'accès, de modification et de suppression des données personnelles d'une personne défunte à un proche.

 

Des experts légaux indiquent que la propriété des données stockées dans le «cloud» (les serveurs distants de Facebook), les courriels et les archives en ligne de musique et de livres demeurent sujets à interprétation. La firme de Menlo Park s'est bien gardée de se prononcer sur ce sujet jeudi.

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