Crowdfunding
Tipeee permet aux internautes de rémunérer un créateur du web en lui laissant un tip (pourboire). Filiale de My Major Company, la start-up a séduit deux actionnaires de choix : Xavier Niel et Laurent Ruquier.

Une plateforme de financement participatif de plus? Pas vraiment. Là où les Kiss Kiss Bank Bank, Ulule et autres Kickstarter s’appuient sur une logique de «projets» appelant le soutien des internautes pour voir le jour, Tipeee s’adresse à des créateurs (vidéastes, dessinateurs, blogueurs, musiciens…) déjà en place sur le web et fidélisant une forte communauté. «La logique est inversée. Notre philosophie consiste à généraliser l’usage du pourboire [tip en anglais] sur internet», précise Michael Goldman, cofondateur de My Major Company (1) en 2007 et fondateur de Tipeee en 2013. 

 

Don récurrent

 

Ici, pas d’objectifs de collecte à atteindre ni de délais à respecter. L’enjeu réside dans la possibilité offerte aux internautes de faire des dons de façon récurrente. Pour les jeunes talents, pouvoir compter sur des ressources régulières facilite la planification de projets sur le long terme. «C’est le principe de l’abonnement volontaire», résume l’entrepreneur. Ainsi, sur Tipeee, 63% des tips sont récurrents contre 37% de tips uniques. «Sauf à inventer un projet bidon, tous les youtubeurs que je rencontrais s'empêchaient de lancer des opérations de crowdfunding traditionnelles parce qu’ils n’avaient pas de nouveaux projets en vue. Ils veulent simplement pérenniser leur activité actuelle», raconte Michael Goldman. Aujourd’hui, 4 375 créateurs de contenu et 81 452 tipeurs (2) sont actifs sur le site.

A noter, le lancement tout récent d’un deuxième outil, Tipeee Stream, destiné aux live streameurs (diffuseurs de vidéo en direct, émanant surtout du secteur du gaming), qui peuvent collecter des dons pendant qu’ils diffusent leur programme sur des plateformes comme Twitch, Hitbox ou You Tube. 

 

Visibilité média

 

Pour l’heure, le modèle économique de Tipeee est établi sur un prélèvement de 8% des sommes recueillies par les créateurs, «mais nous envisageons de nouvelles voies de diversification…», assure le patron de la start-up qui se développe à bon rythme et envisage de passer de quatre à huit salariés en 2016.

Des résultats prometteurs qui ont conduit deux personnalités à investir 80 000 euros chacun en novembre dernier: Xavier Niel, «profil très technologique, prompt à faire émerger des talents, notamment au sein de son Ecole 42» et Laurent Ruquier, «figure de l’entertainment qui a toujours eu à cœur de soutenir les jeunes artistes, notamment au sein du programme On ne demande qu’à en rire». Visibilité médiatique garantie.

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