Presse

Le parquet du Vatican a requis lundi 4 juillet un an de prison avec sursis contre le journaliste Gianluigi Nuzzi et plus de trois ans de prison pour un prélat et une consultante accusés de lui avoir transmis des documents confidentiels. Alors que la décision, validée par le pape, de poursuivre des journalistes d'investigation a été vivement dénoncée par les défenseurs du droit de la presse, le parquet a requis la relaxe, faute de preuves, pour le second journaliste italien poursuivi, Emiliano Fittipaldi.

La peine la plus sévère, trois ans et neuf mois, a été requise à l'encontre de Francesca Chaouqui, une consultante en communication qui faisait partie d'une commission sur les finances du Vatican. Elle est accusée d'avoir été «l'inspiratrice et la responsable» des fuites. Le promoteur de justice, équivalent du procureur au Vatican, a aussi demandé trois ans et un mois de prison contre un prélat espagnol proche de l'Opus Dei, Mgr Angel Vallejo Balda, qui dirigeait la commission à l'origine des documents et se trouve actuellement en semi-liberté au Vatican.

Un an et neuf mois de prison

Le parquet a enfin requis un an et neuf mois de prison contre Nicola Maio, un collaborateur de Mgr Balda accusé d'avoir eu «un rôle limité» dans l'affaire. Une nouvelle audience est prévue mardi matin pour les plaidoiries des avocats et le verdict est attendu mercredi ou jeudi. «Je suis sure que nous serons tous condamnés», avait écrit Francesca Chaouqui sur sa page Facebook avant l'audience, où elle s'est présentée avec son bébé né à la mi-juin.

«Ils prononceront des paroles de haine, ils demanderont que je sois condamnée sans preuve pour un délit que je n'ai pas commis, avait-t-elle ajouté. J'écouterai en silence, avec Pietro Elijah Antonio [son fils] dans les bras. Je l'emmène parce que ce procès a été un calvaire aussi pour lui.»

«Manipulatrice»

L'affaire avait éclaté début novembre avec l'arrestation de Mgr Balda et les poursuites contre Francesca Chaouqui, accusés d'avoir transmis les documents à l'origine de deux livres de MM. Nuzzi et Fittipaldi, Chemin de croix et Avarizia (avarice), sur la persistance de dysfonctionnements et de malversations financières au Vatican malgré la volonté de réforme affichée par le pape François.

Mgr Balda a reconnu avoir transmis les documents, affirmant avoir agi sous la pression d'une Francesca Chaouqui manipulatrice qui serait allée jusqu'à l'attirer dans son lit, ce que la consultante a vivement nié en insinuant au passage que le prélat était homosexuel.

Suivez dans Mon Stratégies les thématiques associées.

Vous pouvez sélectionner un tag en cliquant sur le drapeau.