Des selfies pris à chaque occasion, des photos ou vidéos d’animaux, de chanteurs, de stars du petit ou grand écran. Le tout agrémenté de conversations émaillées d’emojis et de «mdr», «lol», «trop swag». Voilà à quoi ressemble l’univers virtuel d’un enfant ou pré-adolescent moyen accro, comme il se doit pour cette génération, à Facebook, Pinterest, Snapchat, Messenger et autres Instagram. A force d’enrichir leurs fonctionnalités pour capter un public plus large, les plates-formes d’échanges de photos ou de microblogging, les messageries instantanées et les réseaux sociaux se marchent mutuellement sur les plates-bandes.
Qu’importe, les enfants et pré-ados s’y retrouvent sans peine entre tous ces sites qui permettent de communiquer avec leur tribu. Le plus puissant sur la cible est sans conteste Facebook. Selon une enquête TNS-Sofres de 2011 sur les 8-17 ans, près de 20% des moins de 13 ans en étaient membres, alors que cela leur est interdit, mais 97% de leurs parents étaient au courant de la situation. Beaucoup acceptent sur Facebook de prendre des inconnus pour amis, au point d’en compter 210 en moyenne. Depuis, le réseau a encore renforcé son emprise sur les moins de 13 ans et son taux de pénétration dépasserait largement les 30% sur cette cible, selon des associations.
Adaptation des grandes plates-formes
Pas étonnant que face à cette concurrence écrasante, les réseaux pour enfants, comme Habouki, qui proposent des contenus adaptés et filtrés, peinent à exister. Pour calmer les inquiétudes des parents et des pouvoirs publics, qui craignent que ces plates-formes ne facilitent les mauvaises rencontres, les sites prennent des initiatives. Facebook envisage de créer un compte joint qui permettrait aux parents d’avoir un droit de regard sur l’acceptation de nouveaux amis par leur progéniture. De son côté, Snapchat a lancé Snapkidz, une application destinée aux moins de 13 ans qui limite sa fonctionnalité aux retouches de photos. Concurrençant Facebook sur la partie la plus jeune de son public, Snapchat réalise les trois quarts de son audience avec les 15-34 ans, selon Médiamétrie, et séduit tout autant les enfants par ses fonctionnalités ludiques. Cette adaptation des plates-formes aux enfants est d’autant plus nécessaire que des marques appréciées par ceux-ci, comme Magnum, Kiri et Oreo, communiquent déjà sur Facebook, Snapchat ou Twitter.
