Réseaux social
Rien ne semble arrêter le réseau social dans sa progression, pas même les récentes controverses. Le nombre d'utilisateurs approche les 2 milliards et son chiffre d'affaires est en hausse de 49%. De bons résultats, mais peut-être plus pour longtemps...

Les publicités sur le réseau social Facebook connaissent un bond spectaculaire cette année. Ses recettes publicitaires atteignent 51,06%, soit 7,86 milliards de dollars, ce qui représenterait 85% de son chiffre d’affaires. Le cabinet spécialisé Emarketer estime que les recettes publicitaires globales devraient augmenter de 35% cette année, à 36,29 milliards de dollars, ce qui donne à Facebook une part de marché de 16,2%, contre 33% à Google.

Le directeur financier de Facebook, David Wehner, prévient toutefois, lors de la conférence téléphonique de présentation des résultats, que la croissance de ces revenus devrait ralentir de façon «importante» cette année.

Le bond trimestriel des recettes publicitaires démontre que les annonceurs choisissent de plus en plus Facebook et Instagram pour faire passer leurs messages, en dépit de la concurrence avec Snapchat et Google. Du coup, le réseau social multiple les initiatives pour préserver cette manne et teste ainsi depuis peu l'insertion de publicité en plein milieu du visionnage d'une vidéo et continue d'investir dans les outils de vidéos originales, en l'occurrence de courte durée.

Des vidéos de 15 secondes apparaissent ainsi sur les pages consultées par les utilisateurs et sont lancées automatiquement, mais sans le son tant que l'internaute ne clique pas dessus. Les publicités vidéo, tout comme les publicités sur Instagram, figurent parmi les activités censées assurer des relais de croissance à Facebook.

 

De nouveaux clients

 

Le réseau social a également déployé une offre destinée aux TPE et PME, leur permettant de ne cibler que les utilisateurs se trouvant dans un périmètre restreint afin d'augmenter le trafic en magasin, acquérir de nouveaux clients ou communiquer sur une opération spéciale auprès d'une clientèle locale.

Tous ces efforts, ainsi que le besoin de se diversifier dans l'intelligence artificielle, la réalité virtuelle et d'investir dans des centres de données et de recherche coûtent cher. Les dépenses du groupe devraient flamber de 40 à 50% cette année comparé à 2016.

«Nous continuons d'investir agressivement pour améliorer notre activité et apporter davantage de valeur à la communauté», a défendu David Wehner.

La gestion de la violence par le réseau social pourrait toutefois refroidir certains annonceurs après plusieurs drames filmés en direct sur Facebook ou mis en ligne après les faits. Ces publications ont choqué les internautes dans le monde entier. Conscient du risque, Facebook a annoncé mercredi 3 mai embaucher 3 000 personnes supplémentaires pour filtrer les contenus postés par ses membres.

 

Toujours plus

 

Par ailleurs, le réseau social frôle désormais le seuil symbolique des 2 milliards d'utilisateurs, élargissant son audience au premier trimestre, et compte désormais 1,94 milliard d'utilisateurs revendiqués au 31 mars, contre 1,86 milliard trois mois plus tôt. La part de ceux qui interagissent de manière quotidienne avec le service a augmenté de 18% en un an à 1,28 milliard, a précisé Facebook mercredi 3 mai.

Sans surprise, c'est en Asie-Pacifique et dans le «reste du monde» (hors Etats-Unis et Europe) que Facebook enregistre le plus de nouveaux membres. L'Asie-Pacifique comprend désormais 716 millions d'utilisateurs, soit 27% de plus qu'il y a un an. Alors qu'aux Etats-Unis, Facebook a seulement enregistré au premier trimestre une hausse de 5% d'utilisateurs et 6% en Europe. «Nous avons eu un bon démarrage en 2017», souligne Mark Zuckerberg, ajoutant que Facebook continue à développer des outils pour agrandir sa communauté.

Sur le plan financier, le réseau social a dégagé un bénéfice net de 3,06 milliards de dollars au premier trimestre, en hausse de 76,3% sur un an, pour un chiffre d'affaires de 8,03 milliards, en hausse de 49,2%. Toutefois, le titre de Facebook perdait à Wall Street 2,47% à 148,05 dollars à la clôture de la séance mercredi. «Vu que la croissance reste saine et robuste, nous estimons que les craintes persistantes sur l'implication des utilisateurs et la concurrence devraient se dissiper», avance Colin Sebastian, analyste au cabinet Baird.

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