Chroniqueur sur Europe 1 et sur France 5, producteur pour NRJ 12, il animera en janvier un jeu en avant-soirée sur France 2. La récompense de quinze ans de pérégrinations télévisuelles.

Dans son bureau partagé avec ses deux associés, Jérémy Michalak savoure son année d'ascension, couronnée par l'attribution d'une émission en avant-soirée sur France 2, imaginée par sa société de production.« Une année chargée et pleine de bonnes nouvelles ! », résume le producteur de 33 ans, un œil sur son écran d'ordinateur, l'autre sur son smartphone. L'année avait pourtant mal commencé puisque l'émission qu'il présentait sur France 2, « On ne demande qu'à en rire », n'a pas été renouvelée, un an après qu'il en avait pris les rênes. « C'est dommage, c'était une émission qui, avec le recul, ne fonctionnait pas si mal », analyse-t-il, évoquant la dégringolade d'audiences causée par l'émission de Sophia Aram qui a remplacé la sienne. « France 2, c'est tellement compliqué comme boîte », soupire-t-il.

 

Outre sa carrière devant les caméras et les micros, le chroniqueur de « C à Vous » sur France 5 et de Laurent Ruquier sur Europe 1 a vu son activité de production recompensée. La Grosse Equipe, la société qu'il a fondée avec deux associés en 2006, a signé un contrat cadre de trois ans avec NRJ12. Un succès qu'il doit à celui de son programme phare, « Les Anges de la télé-réalité ». La saison 5 de la télé-réalité préférée des ados a dépassé 25 fois le million de télespectateurs et a surtout vu l'émergence d'un « phénomène » médiatique, Nabilla, et d'une émission à son nom. La Grosse Equipe s'est fait une spécialité du recyclage d'anciens candidats de télé-réalité, que la société fait aussi jouer dans « Hollywood Girls », une fiction à très bas coût dont le scénario est écrit mais pas les dialogues.

 

Autant d'émissions dont Jérémy Michalak se dit « fier ». « Je suis fier que "les Anges" fassent bosser 200 personnes par an, fier de l'écriture, du travail sur la forme pour essayer d'accorder au public quelque chose de beau », explique-t-il. A l'écouter, on oublierait presque que l'émission donne une visibilité quotidienne à des jeunes qui n'ont qu'une seule ambition, celle de devenir célèbres, et prêts à mettre en scène leurs disputes et leurs amours débordantes, le tout en tenue légère et maquillage lourd. « Quand ils sont en maillot de bain, c'est parce qu'ils vont à la plage ! », rétorque Jérémy Michalak qui fustige les médias « donneurs de leçons ». Mauvaise foi ? L'argument imparable est que, malgré les critiques, l'émission marche toujours plus chaque année et fait vivre sa société, qui produit par ailleurs des émissions pour Comédie, Canal J ou encore Equidia.

 

Jérémy Michalak n'a jamais fait dans l'idéologie. Repéré par Fun Radio alors qu'il écrivait des « chansons débiles » avec ses copains, il entre dans la station après un stage, puis devient animateur pour FUN TV, qui finit par fermer. Après un an dans une radio jeune en Suisse, il souhaite revenir en France. « Sans réseau, les opportunités n'étaient pas si grandes », se souvient-il. Il devient alors acteur dans « Le Groupe », une sitcom low-cost où, habillé en jaune, son personnage se fait appeler « poussin ». S'il reconnaît qu'il était un peu ridicule, il ne regrette pas : « Je faisais ce que j'ai toujours fait : du divertissement audiovisuel ! ». Il s'inspirera même de quelques techniques de tourné-monté observées sur les plateaux de la série pour produire «Hollywood Girls».

 

Quelques années plus tard, « poussin » devient « joujou » chez Laurent Ruquier, surnom que lui ont trouvé ses camarades d'«On va se gêner». Il s'est fait repérer par l'animateur d'Europe 1 lors de son passage comme co-animateur chez M6. « Au début, ça a été une catastrophe », raconte Jérémy Michalak. Il ne tient que deux émissions mais y revient quelques mois plus tard, après avoir travaillé et « un peu harcelé » Laurent Ruquier. Cette fois, la sauce prend et « Joujou » devient même le chouchou du patron, avec qui il partagera l'access de France 2 à partir de janvier.

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