Audiovisuel
À 45 ans, Sébastien Cauet court davantage après le temps qu’après la célébrité. Depuis septembre, c’est sur Virgin Radio qu’il mêle habilement radio et digital, seule planche de salut à ses yeux pour les médias.

Sébastien Cauet aime avoir «les rênes du tempo». C’est pour cette raison qu’il a arrêté de collaborer à l’émission Touche pas à mon poste, sur C8, en mai dernier, après une saison seulement. Même chose lorsqu’il était devenu sociétaire des Grosses têtes sur RTL en 2009, un rêve de gosse qui n’a pas duré, malgré une grande affection pour Philippe Bouvard. À 45 ans, Sébastien Cauet aime être aux commandes. Pas pour des raisons d’égo, assure-t-il. « J’ai un ego, mais je n’ai pas besoin de me voir à la télé pour me sentir vivant. J’ai eu la chance d’être plus célèbre que ce que je n’aurais jamais imaginé. Être un peu connu m’aurait suffi », explique ce Picard d’origine, fils d’ouvriers, qui a commencé sa carrière comme assistant d’Arthur sur Fun Radio en 1993.

Rapidement, il se voit confier les rênes de sa propre émission. En avril 2001, deux ans avant d'animer pour cinq ans La méthode Cauet sur TF1, il prend celles du Morning d’Europe 2. «Nous avions engagé un cadreur qui nous suivait tout le temps pour mettre les émissions de radio en images. Sébastien Cauet passait pour un fou à l’époque», se souvient Jeff Legrand, coordinateur général de Be Aware, la société de production du célèbre animateur, dont il est aujourd’hui le bras droit. Depuis, la «méthode Cauet» a fait des émules : rares sont les radios où les caméras ne sont pas entrées dans les studios.

Sur Facebook, YouTube et Twitter, une communauté de 9,5 millions de personnes

«Les jeunes de 25 ans veulent voir ce qu’ils écoutent. Je suis une personne hybride: j’amène les médias classiques sur le digital», résume Sébastien Cauet, qui totalise une communauté de 9,5 millions de personnes sur Facebook, YouTube et Twitter. Les réseaux sociaux lui permettent de montrer les coulisses, diffuser des pastilles potaches, créer de l’engagement avec sa communauté comme on dit, et ainsi accroître l’audience de ses émissions. Le résultat est là : C’Cauet, qu’il a animé sur NRJ de 2010 à juin 2017, devançait largement la concurrence (195000 auditeurs au quart d’heure moyen en avril-juin, contre 126000 pour Skyrock et 87000 pour Fun Radio).

À voir les comportements médias de ses deux enfants, l’animateur qui officie depuis la rentrée sur Virgin Radio en est convaincu: «la cible plus jeune ne viendra plus sur les médias traditionnels». D’où l’urgence à utiliser le digital pour montrer les à-côtés d’un programme, que ce soit en radio ou en télé. C’est le sens du nouveau talk-show sur lequel il travaille. Sans parler de son projet de réseau social pour mobile, Bookan, pour lequel il espère boucler une levée de fonds d’un million et demi d'euros d’ici la fin de l’année. «Sébastien Cauet est infatigable. Il fait beaucoup de choses, il faut parfois le refréner», temporise Jeff Legrand. C'est aussi cela la «méthode Cauet».

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