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The Signals Network, une nouvelle fondation qui veut faciliter les échanges entre médias et lanceurs d'alerte en offrant une protection à ces derniers, lance sa première opération avec cinq médias européens et américains qui veulent enquêter sur l'utilisation abusive des données personnelles.

L'Allemand Die Zeit, le Français Mediapart, le Britannique Daily Telegraph et les Américains The Intercept et WikiTribune (site d'informations de Wikipedia), communiqueront chacun de leur côté sur le lancement de cette enquête en demandant à ceux qui détiennent des informations de se rapprocher d'eux.

Une opération qui intervient dans le cadre de The Signals Network, une nouvelle fondation qui veut faciliter les échanges entre médias et lanceurs d'alerte.

« Ce que j'ai voulu faire avec la fondation, c'est changer la dynamique qui veut que le média attende qu'un lanceur d'alerte le contacte sur un sujet, et redonner le leadership aux médias qui choisissent le sujet sur lequel ils souhaitent enquêter », explique à l'AFP Gilles Raymond, fondateur de The Signals Network.

Basée à San Francisco, la fondation emploie deux personnes à temps plein, son fondateur et sa directrice Delphine Halgand-Mishra (ancienne responsable de RSF en Amérique du nord), et trois personnes à temps partiel.

 

Protéger les héros du XXIe siècle

 

Gilles Raymond, entrepreneur français, a créé la fondation sur ses fonds personnels, la vente en 2016 de sa société News Republic, un agrégateur d'informations, lui ayant rapporté 57 millions de dollars.

« Avec News Republic, j'ai signé des accords avec 2 500 médias dans 48 pays, ce qui m'a donné une visibilité correcte de l'environnement. Pour des raisons économiques, les médias font de moins en moins d'enquête, et en même temps les enquêtes s'internationalisent ce qui coûte plus cher. Heureusement des citoyens un peu fous leur envoient des données », raconte-t-il.

La fondation ne finance pas les enquêtes mais se propose de coordonner les médias. Elle a par exemple organisé les réunions de travail avec ses cinq partenaires médias.

Mais son but est aussi d'intervenir dans un deuxième temps, dans le cas où l'identité d'un lanceur d'alertes serait révélée et où cela lui poserait des problèmes.

« Pour protéger ces héros du XXIe siècle, on a mis en place l'équivalent d'un programme de protection des témoins avec soutien psychologique, prise en charge des frais de justice, mise en sécurité, gestion de la communication... », explique Gilles Raymond, qui a rencontré plusieurs lanceurs d'alerte pour mettre en place ce programme.

Ce sont des comités locaux composés d'un représentant de média, d'un juriste et d'un lanceur d'alerte qui détermineront si l'un d'eux a besoin de protection et de quel niveau.

Gilles Raymond souhaite que d'autres médias se joignent à la fondation et veut lancer régulièrement des appels aux lanceurs d'alerte sur des thématiques choisies par les rédactions.

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