Presse
Présidente du directoire de Télérama et en charge des magazines du groupe Le Monde, Catherine Sueur va rejoindre Bercy en prenant la tête de l'Inspection générale des finances, selon plusieurs sources de presse dont Le Monde. Nous avions rencontré en 2019 celle qui est elle-même inspectrice des finances. Portrait.

La nouvelle présidente du directoire de Télérama a l’art de pulvériser tous les clichés. A commencer par celui de la polytechnicienne-énarque.  Spontanée, chaleureuse et dénuée de suffisance, cette inspectrice des finances n'est pas le genre à se mettre en scène. « Elle venait souvent en bus et déjeunait à la cantine » se souvient-on chez Radio France où elle a été choisie par Jean-Luc Hess, alors président pour être sa numéro 2. « Il s’occupait des audiences et moi du reste. J’ai beaucoup fait pour l’avancement du numérique et pour faire que Radio France soit aussi un lieu de vie ». Résultat : un restaurant et des auditoriums qui cartonnent, France Inter numéro un sur le digital et la Maison Ronde pionnière en la matière. «C'est une belle entreprise, pas toujours facile à réformer » reconnaît celle qui est toujours pressée de faire avancer ses dossiers. Elle a laissé l’image d’une dirigeante calme mais cash, accessible, intelligente, très bosseuse. Et souriante. L’adjectif l’irrite : « Dirait-on cela d’un homme manager? »

Elle a toujours eu des hommes dôtés d'une forte personnalité pour boss : Jean-Luc Hess, Matthieu Gallet, Martin Hirsch, Louis Dreyfus. Sans en souffrir. « J'ai toujours eu une feuille de route claire et ils m'ont toujours laissé de la place». Sa mère enseignante-chercheur lui a transmis, ainsi qu'à ses deux soeurs, la nécessité d'être indépendante. De son père, le sénateur du Loiret Jean-Pierre Sueur, elle a appris non pas les ors et les privilèges mais les sacrifiques qu'implique toute vie politique. «Et des retours pas toujours à la hauteur. L’héroïne, c’est ma mère, qui compensait ses absences. Elle avait obtenu de lui qu'il assiste à un repas en famille par semaine». Et le statut de «fille du maire d'Orléans»? «Cela donne un peu d'endurance» tranche-t-elle.

Très attachée au service public, elle revendique ses allers et retours (Le Louvre - Le Monde - L'APHP). «Pour répondre aux nombreuses critiques contre les technocrates, se frotter alternativement au public et au privé n'a-t-il pas du sens? Contrairement à beaucoup, moi, je le fais». A la tête du directoire de Télérama (450.000 ex diffusés dont 438.000 abonnements, dix millions d'euros de bénéfice en 2018), elle lance une offre digitale: chaque jour, dix prescriptions de programmes  (sur TV, Netflix et plateformes ou replay), et leur accès via des accords avec Canal VOD, Mubii et Bref. «Je suis là pour faire grandir le titre et accélérer notre présence digitale». Louis Dreyfus, le président du directoire du groupe Le Monde, lui a aussi demandé de le seconder sur l'ensemble des magazines du groupe. De quoi satisfaire son goût des défis et son besoin d'action.

Retrouvez l'interview en vidéo.

Parcours 

1975 : Naissance 

1996 : Intègre l’Ecole Polytechnique

2001-2007 : Intègre l’ENA puis l’Inspection des finances

2007-2011 : Administratrice générale adjointe du Louvre

2011-2012 : Secrétaire générale du groupe Le Monde

2012-2015 : Directrice générale déléguée de Radio France

2017-2018 : Secrétaire générale de l’Assistance public des Hôpitaux de Paris

2019 : Présidente du directoire de Télérama et bras droit de Louis Dreyfus pour les magazines du groupe (La Vie, Courrier International, L’Obs)

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