Radio
Animateur radio dès 15 ans, ce quinqua est aujourd'hui le président du Sirti, le syndicat des radios et télévisions indépendantes, et le DG exécutif de Groupe 1981 qui vient de racheter Oüi FM. Portrait d'un lobbyiste qui aime le dialogue.

L'agenda d'Alain Liberty est encore plus chargé depuis le 18 avril. Le Conseil supérieur de l'audiovisuel a validé le rachat de Oüi FM par le groupe 1981. La holding de radios indépendantes (Voltage, Swigg, Latina, BlackBox..) est dirigée par Jean-Eric Valli, le propriétaire, avec Valérie Fauconnier pour la partie administrative et Alain Liberty pour la direction générale exécutive. À peine arrivé, le voilà avec un nouveau bébé. « Oüi FM est une très belle marque avec une identité et une audience forte. L'équipe est volontaire et très attachée à son antenne », affirme Alain Liberty. Quid du montant de la transaction? « Secret des affaires » répond dans un sourire courtois celui qui connaît trop bien ce milieu pour en trahir les codes. Il n'oublie pas non plus d'œuvrer pour la défense de son média, comme lorsqu'il appelle à la création de la « Fédération nationale des radios françaises » ou d'une plateforme digitale unique.

Tombé dans le poste

C'est à 15 ans qu'il est tombé dans le poste. À la suite d'une visite scolaire dans les studios de France 3 Radio à Lyon. Ce fils d'un agent en assurance convainc Chippy Radio de lui confier une heure d'antenne. Les radios libres explosent et toutes les bonnes volontés sont les bienvenues. Vu son jeune âge, ce sera le mercredi après-midi... juste avant l'émission d'un certain Laurent Gerra. Rapidement, il performe à la programmation et met en place un système de rotation des disques. Il apprend vite et se professionnalise. Il intègre Chic FM. « C'était une époque où l'on faisait tout. Une excellente école». Il assure côté antenne et production sonore (textes et jingles pub). Il pige aussi pour Lyon Matin. Avide d'expériences, il rejoint Skyrock puis Voltage avant de créer un label de musique puis d'être directeur artistique en agence. « Enfant, je voulais être dessinateur de BD. Le son, le texte et l'image m'intéressent ». Mais l'intimité de la radio lui manque. Il rejoint pour une décennie Radio Scoop à Lyon qu'il propulse première musicale de la région. Il décroche parallèlement un Master en management des Médias et du digital à Sciences Po. Histoire de gommer un complexe : n'avoir pas validé ses études supérieures, trop happé par ses activités radio. Au Sirti, son sens du dialogue fait mouche. Il est « fier d'avoir insufflé plus de démocratie et d'avoir été réélu avec 162 voix sur 177 ». Il est intarissable sur les quotas de chansons françaises : « Il faut remettre au coeur du débat les notions d'efficacité, d'audience, de compétitivité et de contacts avec le public. » Même force de conviction sur l'ouverture à la télé des secteurs interdits et la publicité adressée. « Cela pourrait faire perdre jusqu'à 576 millions d'euros aux autres médias d'ici 2024 ». Mais il réfute l'étiquette de lobbyste. « Plutôt que d'être dans l'agression ou la stratégie du hurlement, je préfère une bonne discussion qui sera profitable à tous. » Du lobbying certes, mais en virtuose.

Parcours :

1967. Naissance à Bellay (Ain).
1991-1993. Directeur des programmes de Radio Scoop. 
1994-1996. Programmateur de Skyrock et directeur opérationnel de Chante France.
1996-1998. DG de Voltage.
2000-2002. Dirige le label « eMusic ».
2007-2018. DG de Radio Scoop.
Mai 2017. Président du Sirti.
2019. DG exécutif du groupe 1981.

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