Portrait

Directeur de l'information du Télégramme, l’éditorialiste Hubert Coudurier se passionne pour Tébéo TV et TébéSud, les deux chaînes régionales du groupe familial qui pèse quelque 200 millions d’euros de chiffre d’affaires.

Comment exister dans une lignée de patrons de presse inspirés ? En suivant sa nature, entière et haute en couleur. Hubert Coudurier, directeur de l'information du Télégramme, continue de s'atteler avec passion à développer une offre de télévision régionale, en tant que président de Tébéo TV, puis vice-président de Territoires TV. Dès l’enfance, il est le joyeux trublion quand sa sœur jumelle Frédérique choisit l’excellence empreinte de droiture. Ils sont les aînés de Jean-Pierre Coudurier, qui règne sur Le Télégramme de Brest de 1963 à 2001, journal qu’il a hérité de son père Marcel qui le dirigeait depuis 1925, et le tenait de son père Louis, qui le fonda en 1880. Vous suivez ?

À peine jeune homme, Hubert prend la tangente, plantant le concours de comptable auquel le prédestine son père avant de décliner le stage à Sud-Ouest qu’il lui a dégoté. L’homme fait ses armes au Point. Il y excelle au baby-foot, tout en s’initiant à la politique internationale. Il suit les voyages officiels de François Mitterrand, du Maroc à Moscou. « Je passe ensuite de l’AFP, une usine avec des gens anonymes, au chaudron de l’audiovisuel où il n’existe encore que trois chaînes. » Il se régale à accompagner le lancement du Soir 3 puis du 19-20. Il parcourt le monde en reporter, couvrant la chute du mur de Berlin, la révolution roumaine ou la libération de Nelson Mandela.

Lire aussi : Le Télégramme veut «sortir de l’image ringarde de la presse locale»

Mais le vent tourne, et la fortune aussi. Il revient en Bretagne : « Je suis allé voir mon père pour lui demander un job. » Il rentre enfin dans le giron familial et devient corédacteur en chef du Télégramme. « J’ai réintroduit la politique qui était trop survolée et j’ai lancé les grandes enquêtes. Avec l’ombre portée d’Ouest-France, il fallait se mettre à niveau et se mesurer à eux. » C’est son frère, Édouard, aussi discret qu’Hubert est flamboyant, qui succède au père à son décès en 2001. Alors que le concurrent Ouest-France propose 100 000 euros pour racheter le titre, la fratrie décline l’offre. Les deux frères, l’un féru de lumière et l’autre amoureux de l’ombre, se complètent admirablement. Avec vista, le groupe se lance dans la diversification : la branche Emploi Recrutement (Hellowork et RégionsJob), l’événementiel (La Route du Rhum, La Solitaire du Figaro) et Morgane (Francofolies, Printemps de Bourges). De quoi permettre à Hubert Coudurier de continuer à courir les rédactions, à commencer par la sienne où il livre son éditorial. « Je suis le régional de l’étape », s’amuse-t-il quand les médias lui proposent une place d’éditorialiste, comme France Inter durant la présidentielle. Son franc-parler poil à gratter y fait merveille. Parce qu’il n’en fait qu’à sa tête, comme toujours.

Parcours

1976. Bac, puis une licence de droit à Rennes et une maîtrise de sciences politiques à Paris II.

1983-1985. Salarié à l’AFP.

1985-1991. Soir 3 puis le 19-20 sur France 3.

Depuis 1991. Le Télégramme, corédacteur en chef puis directeur de l'information.

2009. Lancement de Tébéo et reprend TébéSud en 2012.

2000-2002. Chroniqueur sur ITélé.

2022. Membre du Conseil de surveillance de CMI France. 

Suivez dans Mon Stratégies les thématiques associées.

Vous pouvez sélectionner un tag en cliquant sur le drapeau.