Le groupe de médias Sud Ouest annonce un plan de sauvegarde de l’emploi, provoquant une grève parmi les salariés. Ce plan concerne tous les services dont 25 journalistes, qui expriment leurs inquiétudes quant à l’impact sur la qualité éditoriale et la viabilité de l’entreprise.

Le groupe de médias Sud Ouest (GSO) a annoncé mardi 5 mars un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) portant sur 118 postes du quotidien régional du même nom, dont les salariés ont décidé de faire la grève mercredi 6 mars face à un projet « mortifère ». Après des plans de départs volontaires en 2013 et 2019 portant sur une centaine de postes, ce nouveau plan social visant la Sapeso, société éditrice de Sud Ouest incluant sa régie, a été présenté aux organisations syndicales lors d’une réunion extraordinaire du Comité social et économique (CSE). « En 2022 et en 2023, le groupe a souffert de l’accélération de la baisse des revenus liés à la vente de journaux papier, ainsi que de la hausse historique des coûts des matières premières et de l’énergie », a écrit GSO dans un communiqué. « Cette réorganisation a pour objectif de permettre à la Sapeso de retrouver une rentabilité pérenne, malgré la décroissance de la vente de journaux. »

Il s’agit pour l’heure d’un plan de départs volontaires concernant tous les services de l’entreprise, de la rédaction à l’imprimerie, avec 25 postes de journalistes menacés, selon le Syndicat national des journalistes (SNJ), qui fustige un « quatrième plan social en onze ans ». D’après un communiqué du syndicat, la direction envisage notamment de fermer trois agences : Oloron-Sainte-Marie et Orthez (Pyrénées-Atlantiques) et Sarlat (Dordogne).

« L’éditorial tire toutes les autres activités »

« C’est inacceptable car c’est par l’éditorial que Sud Ouest peut s’en sortir », a déclaré à l’AFP David Patsouris, élu au CSE et membre du SNJ. « Ce n’est pas la rédaction qui a une activité qui baisse, c’est la direction qui, par ces suppressions de postes, va réduire l’activité de la rédaction, ce qui est problématique car ça n’ouvre pas d’issue pour notre journal. »

« L’éditorial, […] c’est ce qui tire toutes les autres activités, la publicité, l’événementiel… Affaiblir la rédaction, c’est affaiblir l’entreprise dans son entier », a-t-il poursuivi. Diffusé dans sept départements en Nouvelle-Aquitaine, avec environ 212 000 exemplaires par jour, Sud Ouest emploie 720 salariés dont 250 journalistes, selon son site internet. Une assemblée générale a été organisée mardi soir dans les locaux du journal et le principe d’une journée de grève mercredi a été acté à la majorité (53,2 %). Une nouvelle assemblée générale est programmée mercredi après-midi, précise le SNJ.

En juin 2023, les salariés avaient déjà fait une journée de grève, bloquant la diffusion du quotidien, à la suite de mesures d’économie annoncées la direction. Le groupe, qui fête cette année les 80 ans de plusieurs de ses titres (Sud Ouest, La République des Pyrénées, Charente Libre…), a enregistré un résultat net consolidé de 907 000 euros en 2022, contre 2,8 millions d’euros en 2021, tandis que la Sapeso essuyait une perte de 2,35 millions d’euros.

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