On sait qu'entre Apple et les éditeurs de presse, ce n'est pas franchement l'amour fou. La presse française, en particulier, est vent debout contre les conditions que la firme américaine veut lui imposer pour la commercialisation des journaux et magazines sur l'Ipad. Prix, système de paiement, commission, données clients, Apple veut tout contrôler. Les éditeurs sont montés au créneau en avril dernier et ont marqué un point: Apple a un peu assoupli ses règles et leur permet de proposer, au sein de leur application, des abonnements à un prix différent de celui pratiqué ailleurs. Insuffisant, estime le Groupement des éditeurs de services en ligne.

 

La partie de poker continue et un gros joueur vient de s'inviter à la table. Après s'être élevé à de nombreuses reprises contre les conditions d'Apple, le Financial Times est passé à l'acte. Il a lancé, il y a peu, une application disponible directement via un navigateur Web. Le célèbre quotidien britannique est le premier grand journal d'information à lancer une application de ce type en HTML5, un procédé qui lui permet surtout d'éviter l'App Store. Grâce à sa «web-app», le FT n'aura pas à reverser à Apple 30% des abonnements vendus et conservera la maîtrise de ses données clients.

 

Il est encore trop tôt pour mesurer les effets de cette initiative. Mais celle-ci sonne tout de même comme un avertissement pour Apple. Grâce à des produits remarquables et à une communication qui ne l'est pas moins, la multinationale a bâti une véritable «économie-monde». Mais elle n'est plus seule. Avec Google et ses systèmes d'exploitation Android, avec d'autres fabricants de tablettes, les cartes ont été rebattues et sont en train d'être redistribuées. La destinée de l'étoile Apple est-elle de pâlir? Steve Jobs va, en toute hypothèse, devoir apprendre à composer. Une révolution.

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