Le billet

Il faut se méfier de ceux qui regardent le passé avec les lunettes du présent. Ils veulent passer pour très vertueux même s’ils n’ont pas toujours été très exemplaires. C’est un peu le sentiment que laisse la lecture de l’article de Mediapart sur l’éviction de deux journalistes de Télérama, soupçonnés de « harcèlement sexuel ». Un témoin de choix, Fabienne Pascaud, directrice de la rédaction, intervient dans l’article pour accabler l’un des deux accusés qu’elle a promu en 2018 : « Il l’insultait, ne lui donnait plus de travail, la marginalisait, la mettait de côté, dit-elle, à propos d’une assistante en 2008. J’ai donc préféré changer Aurélien de fonction et je l’ai remplacé à la tête du service. » De deux choses l’une : ou bien cette plume du journal s’est comportée de la sorte et il méritait une mise à pied, ou cela n’a pas été le cas et cela justifie qu’il n’y ait eu ni licenciement ni blâme. À moins que l’insulte et ce qui ressemble bien à du harcèlement, ne soient pas jugés si grave à ses yeux, il y a dix ans. Fabienne Pascaud, 63 ans, plaide l’effet générationnel (« On a des leçons à prendre de ces jeunes femmes de 25-30 ans »). En management, on appelle cela ne pas assumer ses actes, à une époque où entre une femme victime et un talent, on choisissait d’abord le talent.

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