Union européenne
Des concurrents de Google ont jugé mercredi «inappropriées» les solutions présentées par le géant américain, menacé de sanctions financières par l'Union européenne, pour mettre fin aux pratiques jugées anti-concurrentielles de son comparateur de prix «Google Shopping».

Les solutions de Google - dites «remèdes» - sont «en vigueur depuis quatre mois et les atteintes à la concurrence, aux consommateurs et à l'innovation causées par l'infraction (...) se sont poursuivies sans relâche», écrivent une vingtaine d'entreprises dans une lettre à la commissaire européenne à la Concurrence, Margrethe Vestager.

Abus de position dominante

Accusé par la Commission européeene d'abuser de sa position dominante dans la recherche en ligne pour favoriser son comparateur de prix, Google avait été condamné fin juin à une amende record de 2,42 milliards d'euros dans ce dossier. En plus de cette condamnation, le géant américain a été contraint de présenter en septembre des solutions pour mettre fin à l'infraction, sous peine d'astreintes. Il avait alors proposé que le service «Google Shopping» soit géré de manière indépendante : depuis quatre mois, la nouvelle entité autonome participe, comme tous les autres services de comparaison de prix concurrents sur internet, à des enchères pour pouvoir placer des annonces publicitaires en haut de la page de recherche Google.

Concrètement, quand un internaute lance une recherche dans Google pour un produit, tel un grille-pain ou un frigo, s'affiche tout en haut de la première page une sorte de panneau publicitaire composé de plusieurs cases montrant un résultat avec photo et avec le nom du comparateur de prix utilisé. Chacune de ces cases est mise aux enchères entre les comparateurs de prix.

Rejet de la part des entreprises concurrentes

«Nous invitons respectueusement la Commission à rejeter l'actuelle proposition de remède de Google», écrivent les entreprises concurrentes dans le courrier. Si les solutions offertes par Google ne sont pas jugées satisfaisantes par la Commission européenne, la société est passible d'astreintes pour manquement pouvant aller jusqu'à 5% du chiffre d'affaires moyen réalisé quotidiennement au niveau mondial par Alphabet, la société mère de Google.

L'exécutif européen devra alors constater ce manquement, tout montant étant dû avec effet rétroactif. «Nous surveillons de près et activement», a-t-il précisé, mais, «il serait prématuré, à ce stade, que la Commission prenne position sur les projets de Google».

De son côté, Google a assuré que ses remèdes «sont conformes à la décision de la Commission européenne», par la voix de son porte-parole Al Verney. «Comme demandé, les services de comparaison de prix ont la même possibilité que Google Shopping de faire apparaître des publicités de vendeurs sur les pages de résultats d'une recherche Google», a-t-il expliqué à l'AFP. Google a également fait appel de la sanction financière imposée par l'UE. 

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