Du travail, « je traverse la rue et je vous en trouve ». La petite phrase lancée par Emmanuel Macron à un jeune chômeur, samedi dans les jardins de l'Elysée à l'occasion des Journées européennes du patrimoine, est très commentée depuis six jours. Alors que celle-ci aurait pu (re)tomber instantanément dans l’oubli, la thématique occupe le haut de l’affiche, tel un reflet du grand jeu de l’emballement médiatique. Pas un média ou presque pour éluder le sujet ou le considérer plus prosaïquement comme indigne d’intérêt. Entre la une du quotidien L’Équipe trollant le propos présidentiel en amont de Liverpool-PSG ou encore l’« enquête » spécifiquement lancée par BFMTV pour vérifier si, oui ou non, Emmanuel Macron dit la « vérité », le sujet aura été traité en long, en large, en travers et plus si affinités. Un panurgisme journalistique qui confine au mème -ces éléments ou phénomènes repris et déclinés massivement- et qui pose la question du sens de l’information. Les médias français ont-ils vocation à traiter les mêmes sujets sous prétexte que leurs pairs le font ? Telle est la question.
