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Titanesque. Ce n’est pas le mot qui vient à l’esprit en premier en voyant ces visuels ludiques et hyper-colorés de Play-Doh, la marque phare de pâte à modeler. Et pourtant…

Le projet initial avait été acheté par Play-Doh il y a quatre ans mais n’avait pas pu être produit, faute de moyens. Entre-temps, le budget est passé dans les mains du bureau de Londres avant de revenir à Paris. «Nous avons harcelé la responsable commerciale pour pouvoir présenter à nouveau le projet, qui colle parfaitement avec la plateforme de marque actuelle», raconte Emmanuel Courteau, directeur artistique chez DDB Paris.

La campagne a donc réussi à voir le jour, s’adressant «aussi bien aux parents qu’aux enfants avec des messages engagés sur l’écologie ou la tolérance. Nous avons voulu faire preuve nous-mêmes d’imagination pour montrer qu’elle est sans limite. C’est pour cette raison que nous avons fabriqué de vrais décors. Le fait qu’il y ait des aspérités donne plus d’émotions.»

Pour commencer, le directeur artistique a réalisé une centaine de croquis à partir de recherches graphiques qui ont été retravaillés au fil du temps. Une fois le dessin calé, il a fallu le mettre en couleurs puis le modéliser. Emmanuel Courteau, accompagné des DA Natacha Olive de Cherisey et Rémi Picard, se sont ensuite lancés dans la composition des trois visuels de la campagne armés de leurs dix doigts et de (nombreuses) boîtes de pâte à modeler.

Ogre en herbe

«Nous avons voulu privilégier les ressources internes. Nous avions déjà utilisé des techniques de stop motion pour d’autres campagnes, donc nous connaissions le sujet. Natacha, qui était sur le point de partir, s’est proposée de nous aider, elle a fait des essais pendant un mois pour savoir comment elle allait créer le décor.» S’est ensuite posée la question de l’échelle. «Nous nous sommes basés sur les contraintes liées aux détails, il fallait qu’on puisse tout voir précisément. La typographie a aussi été déterminante parce qu’elle est imposante.»
 La directrice artistique a modelé les personnages alors que Rémi Picard s’est chargé des décors. Le premier visuel, celui de l’ogre, a demandé quatre mois de travail dont un d’essais infructueux. Et pour cause… pas moins de 15 000 brins d’herbe composent le visuel. La girafe, elle, mesure 1 mètre de haut et réunit à elle seule plus de 500 pièces, alors que les personnages du goûter d’anniversaire regroupent près de 10 000 éléments.
Dans le dur
«La base du concept est simple: ce sont les détails qui font la différence. Il nous a fallu quatre mois pour chacun des deux premiers visuels et deux mois pour le dernier. Nous avons dû travailler dans chaque recoin de l’agence, jusqu’au parking!» Sauf que, souci technique que les instituteurs de maternelle connaissent bien: la pâte à modeler durcit avec le temps. «Nous avons dû la conserver dans des boîtes hermétiques et l’humidifier régulièrement.»

 

Une fois sur pied, les personnages n’avaient pas fini de donner des sueurs froides aux équipes qui ont dû transporter l’ensemble dans un studio pour être photographié par Marc Da Cunha Lopes. «J’ai conduit aussi doucement que la première fois que je suis rentré de la maternité avec mon bébé!» Le premier shooting a demandé pas moins de 11 heures d’installation. DDB aura ainsi créé sa chapelle Sixtine… en pâte à modeler!

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