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Lors du dernier marché international des programmes à Cannes, le 1er avril 2012, la télé connectée était au cœur des débats, avec, en toile de fond, la difficulté des chaînes à appréhender les problématiques multi-écran.

L'année 2008 marque un tournant: «Cette année-là, les ventes de tablettes, de smartphones et de consoles de jeux ont dépassé celles des postes de télévision, qui ont perdu 10% tous les quatre ans», souligne Tom Morrod. Le consultant, à la tête des technologies TV de l'institut d'études IHS Screen Digest, inaugurait à Cannes, le 1er avril dernier, les conférences du MIP-TV, dont l'un des sujets phares était sans conteste la télévision connectée.

«L'opportunité qui se présente est gigantesque, estime Tom Morrod. La bataille va se concentrer sur le contenu. Et il existe un moyen très simple d'acheminer ce contenu et il s'appelle Internet! Et l'équipement en haut débit est exponentiel.»

Dans les foyers américains et en Europe, on trouve en moyenne 2,5 postes de télévision par foyer: un chiffre qui n'évoluera guère dans les prochaines années, selon Tom Morrod. Mais d'ici à 2014, on comptera quatre écrans par foyers, hors petite lucarne: en l'occurrence, les tablettes, smartphones, consoles de jeux et autres. Chacun offrant un point d'accès à tous types de contenus.

«Selon votre position sur cette chaîne de diffusion, vous disposez d'un contrôle différent sur le consommateur», explique Tom Morrod. Il note aussi que les opérateurs de télévision commencent tout juste à appréhender les problématiques du multi-écran.

Obstacle supplémentaire: «tout cela ne génère, pour l'heure,aucun argent supplémentaire, tout repose sur l'audience», poursuit Tom Morrod, qui constate que les revenus publicitaires générés par la vidéo en ligne ont tendance à revenir à des acteurs comme ITV, ABC ou HBO, qui ont su développer des services online.

Mais là encore, «la vidéo online représente une part anecdotique des dépenses média», continue Tom Morrod, qui souligne que la vidéo sur Internet reste très onéreuse en termes de trafic et de bande passante, la question étant de savoir qui va payer et comment.

Les intervenants présents aux conférences du MIT-TV ne cachaient pas leur désir de prendre, sans attendre, le virage de la télévision connectée. Selon Emma Lloyd, directeur des produits émergents chez B Sky B, «l'industrie a urgemment besoin de comprendre ce qu'il se passe dans le salon».

Elle précise, par ailleurs, qu'il n'y a «jamais eu autant de téléspectateurs qu'aujourd'hui: ces derniers regarderaient quatre heures et deux minutes de télévision par jour, la plupart étant des programmes de flux. Même dans les maisons disposant de la télévision connectée, seulement 18% des téléspectateurs regardent des programmes en décalé. La télévision classique affiche encore une robuste santé.»

Sky dispose de 10,3 millions de clients en Grande-Bretagne, et plus d'un million d'entre eux utilisent la plate-forme Anytime pour regarder des films et des programmes télévisés.

Christian Bombrun, directeur général adjoint de M6 Web, se félicitait, quant à lui, des résultats des services de M6, disponibles sur huit millions de téléviseurs en France, et trois millions de tablettes et de smartphones. Les services vidéo de M6 ont été utilisés 500 millions de fois en 2011, 50% sur les écrans télé, 35% sur les ordinateurs, 15% sur les tablettes et smartphones.

M6 a également lancé une application gratuite sur Xbox 360 en France. Objectif: conquérir 2,7 millions des utilisateurs de la console dans l'Hexagone. M6 a par ailleurs noué des partenariats afin de lancer des services pour la plate-forme Sony Bravia, ainsi que pour la télévision connectée de Samsung.

Une manne à venir, comme l'espère Daniel Saunders, directeur des contenus de Samsung Electronics Europe, qui vend un téléviseur sur quatre en Europe. Encore reste-t-il, selon Saunders, à établir des «chiffres fiables sur l'audience de ses services, et des études sur la façon dont les téléspectateurs les utilisent».

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