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Stéphane Richard, PDG d'Orange, a affirmé, samedi 25 avril, vouloir conserver la main sur ses réseaux. La loi sur le renseignement prévoit l'installation de «boîtes noires» de surveillance d'internet chez les différents intermédiaires.

Stéphane Richard, PDG d'Orange, a affirmé, samedi 25 avril, vouloir conserver la «maîtrise technique» de ses réseaux, alors que la loi sur le renseignement, qui vient d'être adoptée par l'Assemblée nationale, prévoit l'installation de «boîtes noires» de surveillance d'internet chez les différents intermédiaires.

Ces dispositifs d'analyse automatique des données «doivent rester techniquement sous le contrôle des opérateurs», a indiqué Stéphane Richard, invité du rendez-vous hebdomadaire France Inter-I-Télé-Les Echos. «On ne peut que souscrire à l'objectif de cette loi», à savoir la lutte contre le terrorisme, a toutefois souligné le patron de l'opérateur historique. «On est dans un monde aujourd'hui où tout passe par internet et les communications électroniques, c'est une évidence [...] ensuite tout dépend des modalités et des contrôles», a-t-il déclaré.

 

Projet actuel pas assez précis

 

«Nous voulons garder la maîtrise technique de nos réseaux, c'est un dialogue qui doit s'instaurer» avec le gouvernement, a plaidé Stéphane Richard, estimant que le projet actuel n'était pas assez précis sur cet aspect.

Pour le moment, le texte de loi ne prévoit pas que les réseaux restent uniquement sous le contrôle des opérateurs. Avec les autres opérateurs et fournisseurs d'accès, «il faudra que nous soyons extrêmement vigilants», a-t-il prévenu, affirmant cependant sa confiance dans la capacité de l'Etat à sauvegarder les libertés individuelles. 

Déjà le 7 avril, répondant à une question sur le sujet à l’occasion de son audition par la Commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale, Stéphane Richard avaitexprimé des réserves. «Évidemment, nous sommes toujours assez réticents à l’idée de voir s’installer dans nos réseaux, et dans nos équipements, des équipements étrangers à l’entreprise. C’est un risque de rupture de la capacité de maintenance et d’architecture cohérente d’un réseau. […] Avoir dans nos propres réseaux des équipements que nous n’opérons pas, qui sont opérés par des personnels extérieurs à l’entreprise, c’est un sujet qui est quand même très compliqué», précisait-il.

Le projet de loi sur le renseignement doit être voté en première lecture le 5 mai à l'Assemblée nationale. Il a suscité une fronde, notamment de la part d'associations de défense des droits de l'homme, de syndicats, de magistrats et d'avocats. Egalement concernés par la mise en place de «boîtes noires», les hébergeurs internet ont menacé de délocaliser leurs activités hors de France avant d'adoucir leur position suite au vote le 15 avril d'un amendement leur permettant de distinguer eux-mêmes «les métadonnées et les contenus».

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