Communication institutionnelle

Crise financière (Grèce...), crise politique (Brexit...), crise de valeurs (réfugiés...). La grande idée européenne a du plomb dans l'aile. Si les Français ne font pas partie des eurosceptiques, ils ne sont pas pour autant de farouches europhiles. Le piètre taux de participation aux dernières élections européennes (42,4%) a d'ailleurs incité la représentation en France de la Commission européenne à créer un comité de pilotage pour redorer l'image de l'Union dans l'Hexagone. Sa mission: promouvoir les politiques de l'UE dans le pays et accroître la participation aux prochaines élections européennes en 2019. 

Pour l'accompagner, la Commission vient de sélectionner l'agence Hill & Knowlton Paris. Et ce, au terme d'un appel d'offres auquel ont participé une petite dizaine d'agences dont Burson Marsteller (WPP), Cohn & Wolfe (WPP), Grayling (Groupe Huntsworth), Hopscotch, Publicis, Ogilvy PR (WPP) et Wellcom. Parallèlemement, un second appel d'offres a été mené pour réaliser le site de cette nouvelle prise de parole. C'est l'équipe de Touteleurope.eu (GIE consacré à l'information européenne) qui a remporté le projet.

«L'idée est de faire parler de l'Europe autrement qu'à travers les crises. Et donc de mettre en avant les aspects positifs de son action dans le quotidien des Français», explique Miguel Puente Pattison, chef presse et médias de la Commission européenne en France. Hill & Knowlton qui dispose d'un budget d'environ 150 000 euros par an, pour un contrat courant sur quatre ans, s'appuie sur une équipe de cinq personnes: «Ce sont eux, jeunes europhiles convaincus, qui m'ont persuadé de présenter la candidature de l'agence à l'appel d'offres», confie Corinne Got, directrice générale de Hill & Knowlton Paris. 

De nombreuses occasions de communiquer

Les premières actions devraient être visibles dès mars à l'occasion des 60 ans du Traité de Rome qui fonda la Communauté économique européenne. Au-delà de cette date symbolique, les occasions ne devraient pas manquer: de l'anniversaire du programme Erasmus lancé en janvier 1987 au déploiement de Galileo, le système de positionnement par satellites de l'Union européenne en passant par la montée en puissance du plan d'investissement pour l'Europe mobilisant 315 milliards d'euros jusqu'en 2018 ou la médisatisation des «60 projets pour les 60 ans» de l'Union. Sans compter ce nouvel outil lancé en décembre dernier sur le site de la représentation de la Commission, Les Décodeurs de l'Europe, sorte de «fact checking» sur les idées reçues autour des politiques européennes. 

«L'objectif est de viser en priorité les Français indécis, sans opinion tranchée sur l'Europe, mais aussi  cette large tranche de la population qui ne bénéficie par directement des avantages liées à la libre circulation au sein de l'Union,  afin de leur montrer l'impact réelle des politiques européennes localement sur leur territoire et dans leur vie quotidienne», précise Miguel Puente Pattison. Si le téléscopage avec la présidentielle ne devrait pas faciliter les choses sur ce premier semestre, la Commission se donne quatre ans pour infléchir l'image de l'Europe dans l'Hexagone.

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