Un séjour d'une semaine en Crète à gagner sur le site de Madame Figaro, le DVD du film Plein soleil sur Lemonde.fr, un week-end en famille au Futuroscope sur Leparisien.fr... Les sites d'actualité ne sont pas avares de cadeaux pour attirer les internautes.
«C'est un levier qui a toujours été utilisé par les médias, particulièrement par la presse l'été. Il n'y a donc aucune raison de l'interdire sur Internet», explique Bertrand Gié, directeur des nouveaux médias du Figaro. Encore faut-il trouver la juste dose autorisée.
C'est fin 2010 que Médiamétrie a mis en place un premier plafond, fixé à 50% de l'audience totale d'un site. En septembre 2011, cette limite a été abaissée à 40%, puis à 30% un an plus tard, avant de tomber à 20% depuis le début de l'année 2013.
Recueillir des données
La première fois qu'un site dépasse cette limite, il est signalé par Médiamétrie aux membres de sa commission d'autorégulation. En cas de récidive, le site est reclassé en site de jeux pour une période de deux mois. Une sanction relativement rare pour les sites d'actualité.
«En 2012, c'est arrivé deux fois mais cela ne concernait pas des sites d'actualité, souligne Estelle Duval, directrice de Médiamétrie-Netratings. Quelques sites d'information tournent régulièrement autour de ce plafond, et c'est souvent un peu les mêmes.»
Les sites auraient tort de s'en priver: les jeux-concours peuvent apporter beaucoup d'audience. Pour un site comme Lefigaro.fr, il n'est pas rare qu'un jeu apporte plus de 500 000 visiteurs uniques (VU), sur une audience totale de plus de 10 millions de VU.
«Tous les mois, nous avons une dizaine d'opérations de ce type, chiffre Bertrand Gié. Sur l'ensemble du site, nous sommes très loin du plafond mais cette limite doit être respectée pour chacune de nos chaînes. Or, pour un "channel" comme Figaro Santé, dont l'audience est proche d'un million de VU, c'est très rapide d'atteindre 200 000 participants à un jeu.»
Autre intérêt, les jeux-concours permettent aux sites d'information de recueillir de précieuses données sur leurs internautes. Avec la data, les sites d'information décrochent le gros lot.
