Dossier Audio
Alors que les usages de l’audio évoluent, la façon de les mesurer s'adapte aussi. Si le marché n’a pas encore trouvé la formule miracle, ces nouvelles méthodes sont en train de s’écrire…

Qu’écoutent vraiment les auditeurs chez eux, en voiture, dans les transports en commun ? Pas si facile à dire, en réalité. La mesure actuellement en vigueur, la 126 000 Radio de Médiamétrie, dont le nom vient du nombre de personnes interrogées chaque année sur leur écoute de la radio ces dernières 24 heures, est régulièrement critiquée. Ses détracteurs contestent sa méthodologie, notamment l’imprécision générée par le déclaratif (lire Stratégies n°1996). Pour pallier cette faiblesse, une nouvelle mesure se développe, l’audimétrie individuelle portée. L’idée est d’équiper un panel d’un petit boîtier, plus fiable, pour recenser à la fois l’écoute active et passive. « Des tests sont en cours, indique Emmanuelle Le Goff, directrice du département radio de Médiamétrie. Et nous discutons avec nos clients. » 

Global Audio, la nouvelle étude de Médiamétrie

Difficile de savoir pour l’instant quand la mesure sera adoptée par le marché. D’ailleurs, cette méthode, encore au stade expérimental, pose certaines questions. L’écoute via un casque par exemple n’est pas prise en compte. Par ailleurs, elle nécessite des investissements financiers pour les radios. Au delà du média radio, les nouveaux usages audio, à savoir l’engouement actuel autour du podcast, et celui – qui se fait un peu plus attendre – des enceintes connectées, complexifient encore cette mesure. Pour rester à la page, le secteur s’organise. Médiamétrie a ainsi dévoilé fin mars les premiers résultats d’une nouvelle étude, baptisée Global Audio, dont la particularité est de prendre en compte l’ensemble des usages audio des internautes. Les médias qui entrent dans le périmètre de cette étude sont la radio, mais également les podcasts natifs, les livres audio, les services de streaming musical (gratuits et par abonnement) et les bibliothèques de musique personnelle, incluant les CD ou les MP3. Selon les premiers résultats, 96 % des internautes écoutent des contenus audio chaque mois, tous types confondus. « Dans chacune de nos mesures, nous prenons en compte les nouveaux usages », précise Emmanuelle Le Goff. C’est ainsi que la part d’écoute audio depuis un téléphone mobile est prise en compte dans l’étude Global Radio, centrée sur la radio. 

Un bémol ? Global Audio repose, elle aussi, sur du déclaratif. Elle a été réalisée en ligne, auprès d’un échantillon représentatif de près de 4 400 internautes de 15 ans et plus. « Cela permet de vérifier qu’il n’y a pas de confusion entre les podcasts », argumente Emmanuelle Le Goff. En effet, sur le web, il est plus facile de renvoyer vers des liens, alors que par téléphone, l’exercice peut être plus long et il n’est pas possible de montrer d’éléments aidant les sondés à se prononcer. Un travail au long cours.

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