étude
D'après une étude internationale de PWC, les jeunes actifs ont dû accepter beaucoup de compromis pour entrer sur le marché du travail.

Les «Y» (nés entre 1980 et 2000) sont entrés sur le marché du travail par la petite porte, et la crise bouscule beaucoup de repères à leur sujet. Voilà ce qui ressort de la nouvelle mouture de l'étude «Millenials at work», trois ans après la première édition, menée par PWC (Price Waterhouse Coopers) au niveau mondial. L'enquête a été conduite à l'automne 2011 auprès de 4400 jeunes actifs, arrivés dans les entreprises entre 2008 et 2011. Dans un contexte de crises mondiales à répétition, cette génération a dû courber l'échine pour se faire une place: «Près des trois quarts (72%) d'entre eux ont fait des compromis pour s'insérer dans le monde du travail, explique Daniel Giffard, associé chez PWC, spécialiste en conseil en ressources humaines. Ainsi, 36% des jeunes Français ont accepté un salaire inférieur à leurs attentes (32% des «Y» au niveau mondial).» Dans l'Hexagone, 22% des jeunes se retrouvent dans un autre secteur que celui espéré (15% au global) et près d'un sur cinq admet qu'il a accepté un emploi sous-qualifié (14% à l'international). Les compromis concernent aussi le pays d'implantation: 17% des jeunes «Y» se sont ainsi éloignés de leur zone géographique idéale.
Confrontés à une insertion difficile, les «Y» sont donc moins exigeants qu'auparavant vis-à-vis de leur futur employeur: il y a trois ans, 86% d'entre eux étaient prêts à claquer la porte d'une entreprise dont les valeurs ne coïncidaient pas avec les leurs; aujourd'hui ils ne sont plus que 56% (40% en France). Le fameux principe de réalité.
Autre évolution notable par rapport à la précédente étude: «En 2008, les trois quart des “Y” pensaient compter entre deux et cinq employeurs au cours de leur carrière, ils ne sont plus que la moitié aujourd'hui. Dans l'Hexagone, 38% de ces jeunes actifs anticipent avoir plus de six employeurs», poursuit Daniel Giffard. Ce plan de carrière en mode zapping, est loin d'être souhaité, mais semble s'imposer avec l'aggravation de la conjoncture économique.
Par ailleurs, dans l'enquête de PWC, les managers en prennent aussi un peu pour leur grade, d'abord sur la question de la reconnaissance. Plus d'un jeune sur deux estime qu'un retour sur leur travail devrait leur être apporté très fréquemment ou de façon continue.
Alors qu'ils sont 41% à préférer échanger par voie électronique plutôt qu'en face-à-face ou par téléphone, près de la moitié des jeunes interrogés estiment que les managers ne comprennent pas la façon dont la technologie sert leurs missions. Ils ne sont pas «digital natives» pour rien...

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