Valérie Lecasble, au culot

« L’important c’est le chemin ». À l’issue d’une rencontre à l’heure du thé, à la Closerie des Lilas, Valérie Lecasble lâche cette phrase que s’échangent les pèlerins de Saint-Jacques-de-Compostelle. Cela n’a rien d’un hasard : tous les ans, elle s’accorde une semaine sur le chemin de Saint-Jacques, loin de ses multiples vies. Journaliste aux Échos où à l’Agefi, rédactrice en chef au Nouvel Économiste, dirigeante de média à iTélé ou à France Soir, spin doctor au ministère des Armées où elle a été catapultée brièvement au Nord Mali, vice-présidente de TBWA et désormais directrice générale de Hill & Knowton, la célèbre agence de RP où elle a doublé les effectifs après avoir fusionné avec RPCA. Aucun des secteurs de la communication et des médias ne lui échappe.

Sentiment d'urgence

Son secret ? « Le culot, répond-elle, c’est l’avantage d’avoir une mère américaine. Je n’ai pas eu une éducation où l’on se posait 150 000 questions. J’ai un côté direct, assez peu diplomate, où l’on se prend les portes et où on recommence. » On l’imagine d’une confiance en soi à toute épreuve… Erreur. C’est là que le côté français, cartésien, s’insinue. « Je doute mais je suis dans l’énergie et l’optimisme et je préfère me planter que de rater une occasion. » Avec cela, un « grand sentiment d’urgence » qui a poussé cette ancienne compagne du journaliste Airy Routier, décédé en 2020, à être mère de trois fils tout en enchaînant les responsabilités professionnelles.

À H + K, où elle dirige soixante personnes, elle pratique aussi bien les relations publics que le digital et l’accompagnement de dirigeants. Ses clients s’appellent Engie, Eiffage, Rothschild (Mouton-Cadet) et depuis peu Ferrero. Les profits sont à deux chiffres, la croissance, au rendez-vous, et même si les sujets changent tout le temps quand on bosse pour des clients, le journalisme la titille. En témoignent ses interventions aux Informés de Franceinfo avec Olivier de Lagarde ou sur CNews le mercredi soir, avec Julien Pasquet… Elle garde aussi un excellent souvenir de sa candidature aux municipales de 2020 où elle recueille 0,49 % des voix dans le 7e arrondissement sur la liste de Gaspard Gantzer.

Évidemment, les médias lui restent collés à la peau. Après avoir découvert, un peu malgré elle, que la direction générale d’iTélé ne consistait pas à s’occuper d’une rédaction, elle s’éloigne du journalisme pour mieux y revenir dans ses interventions de plateau où elle retrouve ses anciens confrères (à RTL dans On refait le monde, sur LCP puis sur les chaînes infos…). « Ça m’oblige à rester affûtée, l’actu m’intéresse et me stimule intellectuellement », note-t-elle. La rocardienne ne peut néanmoins s’empêcher de demander si l’on a entendu des critiques sur sa participation à CNews, l’employeur de son ex-camarade de Sciences Po Éric Zemmour… Heureusement, son ami Laurent Joffrin l’a rassurée : « Il vaut mieux être dedans que dehors. »