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L'empire News Corporation entame une restructuration profonde de ses activités médiatiques mondiales et australiennes.

Les mauvaises nouvelles s'enchaînent chez News Corporation. Le scandale des écoutes téléphoniques qui a provoqué la fermeture du journal britannique News of the World, n'en finit pas devant les tribunaux. L'empire médiatique a annoncé une perte de 1,6 milliard de dollars au quatrième trimestre. Et même le petit dernier du groupe, le journal pour tablettes The Daily, créé en février 2011, déçoit.

Pour redresser ses finances, News Corp a deux stratégies: l'une mondiale, l'autre l'australienne. Via deux branches internationales cotées en Bourse, il s'agit d'abord d'ici à un an de séparer la presse, peu rentable, de la télévision et du divertissement, et de faire payer le consommateur pour s'émanciper de la publicité.

 

Deux stratégies opposées

D'un côté, donc, les journaux de News Corp (The Times, The Sun, The Australian...), l'information économique, le service marketing et un nouveau groupe digital éducatif. De l'autre, une seconde entité dont Rupert Murdoch prendra la tête et qui comprendra News Corporation's Broadcast, les chaînes du câble (Fox), la production TV et cinéma ou encore les chaînes payantes.

Dans le même temps, le papier et le numérique vont fusionner sur la branche australienne News Limited. Le contenu éditorial et les services marketing et administratifs seront concentrés. Le directeur général de News Limited, Kim Williams, a annoncé que 14 des 19 sites de l'île seront supprimés.

«Nous sommes très inquiets, parce que News Limited a déjà procédé à environ 200 licenciements cette année en Australie et Chase Carey (directeur général de News Corp) en a annoncé davantage», affirme Paul Murphy, du syndicat australien MEAA (Media Entertainment and Arts Alliance). En attendant de recevoir la proposition finale de la direction, Paul Murphy se soucie aussi de la qualité de l'information, du fait de la baisse du nombre de journalistes.

«Je trouve stupéfiant que News Corp adopte deux stratégies totalement opposées au niveau mondial et pour sa branche australienne», remarque Stephen King, professeur d'économie à l'Université Monash de Melbourne. Seul le temps dira quelle solution, mondiale ou australienne, est la meilleure.» L'homme y voit une «dernière tentative pour essayer de trouver la stratégie qui marchera le mieux».

 

Encadré

 

Mauvaise passe pour Fairfax aussi

News Corp n'est pas le seul groupe de presse confronté à des difficultés en Australie. Son principal et quasi unique concurrent, Fairfax Media, a lui aussi annoncé un vaste plan de restructuration, avec le passage de ses journaux au format tabloïd, des sites internet semi-payants et le licenciement de 1900 salariés... soit un quart du personnel.

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