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Face à l’incertitude du marché publicitaire, les stations misent sur leurs fondamentaux pour ne pas perdre d’auditeurs.

Contexte de crise oblige, la rentrée radio est placée sous le signe de la prudence. «Le marché publicitaire est assez fébrile, estime Jean-Pierre Cassaing, directeur du pôle radio d'Havas Média. Les stations souhaitent donc ne pas prendre trop de risques en termes de positionnement pour ne pas dévisser.»

Même RTL, détrônée par NRJ au deuxième trimestre en audience cumulée, a choisi de faire évoluer sa grille par petites touches, histoire de ne pas reproduire l'«accident industriel» de 2000, après l'éviction de Philippe Bouvard.

 

Ne pas pertuber les auditeurs

Principale nouveauté rue Bayard, l'arrivée de Marc-Olivier Fogiel aux commandes de RTL Soir et de On refait le monde, à l'antenne depuis 2003. «Marc-Olivier Fogiel arrive sur une émission qui tournait bien. RTL ne veut pas perturber ses auditeurs. En radio, il faut avancer par petits pas», juge Philippe Nouchi, directeur de l'expertise média de Vivaki. Autre changement, le jeu de chaises musicales entre Laurent Bazin, le nouveau patron de la matinale, et Vincent Parizot, qui récupère RTL Midi aux côtés d'Elizabeth Martichoux. «La grande structure de la grille ne change pas», ajoute Jean-Pierre Cassaing. Mais RTL entend bien ne pas laisser longtemps à NRJ le titre de la radio la plus écoutée de France.

Même continuité à Europe 1, un an après l'arrivée de Bruce Toussaint aux manettes de la matinale. Sous l'impulsion du nouveau directeur de la rédaction, Fabien Namias, la station mise sur l'information pour récupérer les centaines de milliers d'auditeurs perdus en 2010-2011. «Nous devons mettre le paquet sur l'international, l'Europe, l'économie et le social. Notre rôle est aussi d'évaluer en permanence la parole publique afin de retisser le lien entre les médias et l'opinion», expliquait-il lors de la conférence de rentrée.

Parmi les nouveautés, la très clivante revue de presse de Natacha Polony, l'édito politique de Caroline Roux, une chronique de fact-checking (vérification des faits) et des soirées remaniées. «Europe 1 fait le pari de raccourcir sa matinale d'une demi-heure. La station se retrouve ainsi moins en frontal avec RTL», souligne Philippe Nouchi.

De son côté, France Inter, dont l'audience en hausse (+434 000 auditeurs en un an) ne pousse pas à des changements radicaux, cherche encore un successeur à Stéphane Bern en fin de matinée, parti à RTL il y a un an. Après Isabelle Giordano la saison dernière, la station publique confie la case à Frédéric Lopez pour une émission à mi-chemin entre la radio et le music-hall, On va tous y passer. France Inter veut également muscler sa couverture de l'économie et de la géopolitique.

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