Tweet Bosses et l’équipe de Twitter France étaient en mission d’évangélisation des patrons, à l’université d’été du Medef. Reportage.

A l'université d'été du Medef sur le campus d'HEC à Jouy-en-Josas (Yvelines), les 27 et 28 août derniers, il y avait deux invités de marque: Manuel Valls et Twitter. Le premier a été ovationné par les dirigeants, le second a attiré les foules à ses conférences et tables rondes. Comme lors du cours de Justine Ryst, la directrice du développement de Twitter, baptisé

«Twitter, outil de management pour un chef d'entreprise», une cinquantaine de dirigeants, de 25 à 65 ans, écoutent religieusement la grande prêtresse du tweet, Justine Ryst.

A l'origine de cette initiative pour inciter les dirigeants à embrasser l'outil de micro-blogging, les équipes de Twitter France et de Tweet Bosses. Se convertir aux messages en 140 signes est aujourd'hui une nécessité selon Nicolas Bordas, vice-président de TBWA Europe, fondateur du mouvement Tweet Bosses, il y a deux ans, pour inciter les patrons à tweeter, à une époque où Twitter n'avait pas encore d'équipe en France: «J'avais constaté un retard à l'allumage des entreprises et patrons français sur Twitter, or ne pas tweeter est une faute professionnelle pour un dirigeant aujourd'hui», relate Nicolas Bordas. L'idée de «Tweet bosses» était de mettre en avant les meilleurs tweets de dirigeants pour donner envie aux autres de rejoindre le mouvement».

L'ABC de Twitter

Il a co-organisé, avec Twitter France, ces journées de familiarisation avec Twitter à l'université d'été du Medef. Une initiative adoubée par Pierre Gattaz, le président du Medef, qui a cosigné une tribune intitulée «Pourquoi les patrons français doivent être présents sur Twitter», et publiée dans les Echos la veille de l'université d'été du Medef.

«C'est une faute professionnelle pour un dirigeant de pas écouter ce qu'il se passe sur Twitter en temps réel, car le spectre est très large: clients, salariés, concurrents, journalistes..., constate Nicolas Bordas. Et puis le patron est un média attendu en tant que tel. Avec Twitter il touchera un public plus large et divers qu'avec Linked In».

Sur le campus d'HEC, les différentes conférences abordant twitter ont donc rencontré un beau succès. Le types de questions posées par les dirigeants: «Comment fait-on un direct message?», «Comment je peux créer des listes?», «Est-ce je peux supprimer les publicités?»... Parmi eux, Laurent Delporte, fondateur de l'agence événementielle Louis Event et qui publie un blog sur l'hôtellerie de luxe: «Je suis sur Twitter depuis deux ans, et je suis preneur de conseils pratiques pour bien utiliser Twitter. Cette conférence m'apporte des clés, me permet de comprendre les 30 à 40 choses à savoir sur l'outil Twitter, et c'est important car dans des petites structures comme la mienne, il faut se débrouiller soi-même.» Selon Nicolas Bordas, la taille de l'entreprise n'est pas un argument pour ne pas se lancer, bien au contraire: «Olivier Bernasson, fondateur du site pecheur.com, installé dans l'Allier, s'est servi de Twitter avec succès pour rayonner: il a aujourd'hui 33 000 followers sur Twitter».

Autre question récurrente parmi l'assistance de dirigeants: «Quand trouver le temps de tweeter?». En guise de réponse, Justine Ryst cite son cas d'école préféré: «Xavier Niel (@xavier75), le patron de Free, n'a publié que quinze tweets depuis qu'il a créé son compte mais quasiment chacun de ses tweets a été un événement et un succès d'audience. D'ailleurs, publier un tweet par semaine c'est déjà bien.»

Arme ultime de com' de crise

D'ailleurs le dirigeant n'est pas obligé de tenir tout seul son compte Twitter, il peut très bien le déléguer à un community manager, par exemple. «Le principal c'est de jouer la transparence, ainsi Barack Obama signe “BO” les tweets qu'il rédige lui-même, donc par défaut tous les autres messages sont écrits par son service de communication», précise Nicolas Bordas. Tout comme Pierre Gattaz, le président du Medef indique sur son compte Twitter: «Compte opéré par @medef sauf indication contraire».

Parmi les sujets abordés en cours de tweet, il y aussi l'utilisation de Twitter comme outil de communication interne. «Une visite d'usine peut être l'occasion de poster des photos sur Twitter, en taguant ses collaborateurs, une façon de mettre en avant sa proximité avec les équipes», dit Justine Ryst. Une manière de valoriser les métiers et de recréer du lien avec les salariés.

Selon Nicolas Bordas la plateforme de micro-blogging est l'arme ultime de la communication de crise pour un patron: «Ainsi Elon Musk, CEO de Tesla Motors, interpellé par des clients dans une tribune publiée dans un quotidien américain, a choisi de répondre sur Twitter. Il a publié la photo de la tribune en admettant que leurs réclamations étaient légitimes et que ces améliorations allaient être prises en compte. Une façon de répondre ouverte et directe et une reprise en main réussie d'un “bad buzz”. D'autant que ces citations sont, en général, utilisées tel quel par les journalistes, sans être déformées.»

Après l'université d'été du Medef, Tweet bosses va poursuivre sa mission d'évangélisation avec la création d'un baromètre mensuel de l'influence des dirigeants, sur les réseaux sociaux (Twitter, Facebook, Linkedin). Ce classement s'appellera Digital bosses.

En attendant, dans l'amphithéâtre d'HEC, Justine Ryst termine son cours sur l'usage de Twitter, et galvanisée par l'auditoire, s'emballe: «N'hésitez pas à imprimer vos hashtags ou votre arobase sur un t-shirt, à arborer par exemple lors des conférences annuelles de l'entreprise.» Une idée pour l'université du Medef 2015?

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