Emploi
Quelles entreprises embauchent actuellement dans le marketing et la communication? Quels sont les postes à pourvoir? Suivez le guide.

Chez tous les acteurs de notre univers, le digital est le moteur des embauches. «Après s'être digitalisée, depuis six mois l'agence se plurialise», constate Charlotte Vitoux-Evrard, directrice du recrutement de Zenith-Optimedia France (680 salariés), et également DRH de Performics. Voilà la première source de recrutements actuellement: la succession des vagues de transformation, qui génèrent une révolution des métiers. «Chez Zenith-Optimedia, concrètement, il y a désormais un seul point de contact plurimédia, le directeur de clientèle plurimedia, qui s'appuie sur des pôles d'experts: data, SEO, etc.», explique-t-elle. Cela engendre de nouveaux besoins. Le réseau hexagonal a entre 15 et 20 postes à pourvoir dans l'immédiat, notamment un responsable de département TV, six responsables et directeurs de clientèles plurimédias, deux data analysts, un développeur, deux responsables de clientèle performance mobile, deux responsables de clientèle SEM/SEO, un responsable de clientèle social ads, un directeur de pôle trading…

 

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En parallèle, les pure-players du digital continuent de grossir. A l'instar du réseau social Twitter France, qui compte 25 salariés contre 10 il y a six mois, et devrait passer rapidement le cap des 30 collaborateurs. Certaines régies aussi affichent une belle croissance: c'est le cas d'Ad you like, qui est à la fois une plateforme technologique et une régie publicitaire spécialisée dans le native advertising. «Nous devrions réaliser 7 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2014. Nos équipes sont pour moitié à Paris, avec 25 personnes, et à Londres, avec 20 personnes», indique Julien Verdier, PDG d'Ad you like. Dix recrutements sont au programme d'ici à la fin de l'année, dont trois développeurs web, un administrateur système, un data scientist, un directeur de clientèle, un account manager, deux chefs de pub pour le marché anglais et un business developper international. «Tous les ans, notre effectif grossit d'une vingtaine de personnes», relève, confiant, Julien Verdier.

Dans l'e-commerce aussi, les embauches se poursuivent. Ainsi, après avoir créé 180 postes en 2014, le site Showroom privé devrait recruter à nouveau 150 personnes en 2015: chargés de produits e-commerce, trafic manager, experts CRM, business developper…
Voici quatre domaines où les embauches sont de mise.

 

AGENCES DIGITALES

 

L'agence We are social, qui compte 78 salariés et a été rachetée en décembre 2013 par le groupe chinois Blue Focus, poursuit son développement: «Nous atteindrons 90 employés d'ici à la fin de l'année, détaille Sandrine Plasseraud, la directrice France. Nous allons recruter des consultants et consultants seniors, un ou deux directeurs-conseils et un responsable achats médias.» En 2015, l'agence poursuivra dans cette voie pour différents profils: directeur artistique, planneur stratégique, consultant et consultant senior.

 

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Nurun (environ 200 salariés), racheté par le groupe Publicis début septembre, devrait encore procéder à des embauches d'ici à la fin 2014: deux ou trois développeurs front et back-end, deux créatifs (un webdesigner et un directeur artistique web), un directeur de projet et un directeur de clientèle. Pour 2015, le directeur des ressources humaines, Stéphane Bartolomucci, estime que l'agence devrait être sur la même tendance que les années précédentes: «Une cinquantaine d'embauches.»

 

Chez Fullsix, qui totalise 450 salariés en France et 920 dans le monde, s'il reste une trentaine de postes à pourvoir d'ici à la fin de l'année, il s'agit exclusivement de fonctions techniques (data analyst, ingénieurs Java et PHP, développeur front office). «En 2014, nous aurons embauché 112 personnes pour le pôle technique, 38 en conseil, notamment des chefs de projets et directeurs de clientèle, et 24 personnes en création, surtout des directeurs artistiques et maquettistes, constate Ange Michelozzi, DRH de l'agence. Pour 2015, la tendance devrait être assez similaire.»

 

DATA MARKETING

 

Le groupe 1 000 mercis (380 salariés), répartis entre la France (90%), Londres, New York, Palo Alto (Silicon Valley, Californie) et Dubai, spécialisé dans le data marketing (conquête et fidélisation dans les médias interactifs web et mobiles) affiche une belle croissance: «Notre chiffre d'affaires s'établit à 21,5 millions d'euros au 1er semestre 2014, en hausse de 7,5%», se félicite Yseulys Costes, sa présidente et cofondatrice. Une vingtaine de personnes rejoindront les équipes d'ici à la fin de l'année: business developper, chargés d'opérations marketing (accompagnement des campagnes), chefs de projets, développeurs (front et back-end, Python, mobile…), des webdesigner et data scientists.

 

Pour sa part, Yseulys Costes vient de s'installer dans la Silicon Valley: «Pour resserrer les liens avec l'université de Stanford, lieu d'innovation extraordinaire, en particulier dans le domaine du “machine learning” et être au plus près de toutes les innovations en RTB [real time bidding] et display.»

 

Jean-Baptiste Rudelle, le PDG et cofondateur de Criteo, vient également de poser ses valises dans la Silicon Valley: le géant du reciblage publicitaire et data marketing compte aujourd'hui plus de 1 000 salariés dans le monde, dont plus de 500 en France, y compris le centre de recherche et développement. Depuis fin 2013, Criteo a recruté 200 personnes dans le monde, ouvert des bureaux en Russie et en Chine, accru son développement au Japon et en Espagne. L'entreprise devrait atteindre un effectif de 1 500 personnes en 2015, en complétant ses équipes marketing et communication digitale en plus de l'embauche de profils techniques (développeurs web, ingénieurs R&D, data analysts, etc.)

 

Mêmes perspectives, à une échelle plus modeste, pour Data Neo, petite entreprise de 15 salariés créée en 2007 et spécialisée dans le marketing direct et la mise à disposition de données. «Nous recrutons un directeur du développement, deux informaticiens et deux conseillers commerciaux», passe en revue Christophe Tyrode, cofondateur et directeur associé de Data Neo.

 

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Enfin Linkfluence, start-up spécialisée dans l'écoute du web social qui compte aujourd'hui 70 collaborateurs (65 en France et 5 en Allemagne), est également dans une phase de croissance: il y aura 50 embauches d'ici à 2015, notamment des commerciaux (à Paris, Londres et Mannheim, en Allemagne), des développeurs (technologie big data), des social media researchers, pour son département études et services. Prérequis: être au moins trilingue.

 

MARKETING MOBILE

 

Cellfish, éditeur d'applications de divertissement, qui a réalisé un peu moins de 70 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2013 pour un effectif de 150 salariés (130 à Paris et 20 à Düsseldorf), devrait encore embaucher 4 à 5 personnes d'ici fin 2014: un responsable marketing stratégique, un administrateur système, deux développeurs (Drupal…). «En 2015, il y aura 26 embauches, pour moitié des profils technologiques, 30% de profils marketing, comme des chefs de produits, et 20% dans les fonctions support: la finance, le juridique, le design, les contenus et le commercial», détaille Nicolas d'Hueppe, président du directoire de Cellfish.

 

Même croissance pour les deux sociétés de Jérôme Stioui, l'éditeur de logiciel de marketing mobile CRM Accengage et l'agence de publicité et marketing relationnel Ad 4 Screen: «Nous sommes une centaine de collaborateurs, entre Paris, Londres, San-Francisco et Taïwan. Il y une quinzaine de postes supplémentaires ouverts immédiatement: 3 développeurs mobiles, 1 architecte big data, 2 commerciaux en France, autant à Londres et un en Allemagne, 1 chef de projet R&D et 1 chef de projet CRM, 2 chefs de projets commerciaux, 2 chefs de projets médias», égrène Jérôme Stioui.

 

Enfin, Plyce, qui vient de boucler une levée de fonds de plus d'un millions d'euros, est sur une bonne dynamique: «Nous sommes un acteur du mobile to store, à savoir de la publicité sur mobile pour les enseignes et des coupons de réduction pour inciter les consommateurs à venir dans les magasins», détaille Bruno Massiet du Biest, directeur général de Plyce. L'entreprise comprend une quinzaine de salariés et va recruter cinq personnes en 2015: développeurs Android et IOS/HTML, data analyst, administrateur de bases de données et commerciaux.

 

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OBJETS CONNECTES

 

Le secteur émergent des objets connectés offre de belles opportunités de carrière, et la France brille dans cette activité. Illustration avec Withings, un des acteurs prometteurs de cet univers, qui développe des objets connectés dans le domaine de la santé et du bien-être: «Nous sommes 130 salariés en tout, 107 à Issy-les-Moulineaux, dans les Hauts-de-Seine, 17 à Boston, aux Etats-Unis, et nous avons un petit bureau à Hongkong», dit Yvan Aussenac, le DRH de Withings. Les recrutements se poursuivent: une quinzaine d'ici la fin d'année et 50 à 60 en 2015: des ingénieurs logiciels embarqués, ingénieurs électroniques, développeurs mobiles, des techniciens supports clients, quelques chefs de produits, des spécialistes marketing-communication (événementiel, relations presse, community management et marque) et responsables comptes clés. Ces recrues auront entre zéro et 3-4 ans d'expérience. «Comme nous bénéficions d'une bonne couverture médias, nous recevons beaucoup de candidatures spontanées et j'utilise en plus Linked In et quelques sites emploi classiques», indique le DRH.

 

A suivre de près aussi le développement des pionniers du secteur: Joshfire, l'entreprise de Michel Lévy-Provençal et Sen.se, la société cofondée par Rafi Haladjian et Franck Biehler (plus d'une dizaine de salariés).

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