Dossier Les atouts du papier
Catalogue, rapport annuel ou encore magazine : ces supports de communication interne ou externe ayant en commun le papier ont vocation à véhiculer des messages de façon impactante. Tour d’horizon à travers huit exemples.

Un rapport RSE décalé chez Stokomani

Non, rapport RSE ne rime pas forcément avec ennuyeux ou fastidieux. La dernière production de Stokomani, chaîne de magasins de déstockage (3 200 collaborateurs, 500 millions d’euros de chiffre d’affaires), réalisée par l’agence Oko, tord le cou à cette idée reçue. Distribué à partir de l’été dernier à 300 managers du groupe, ce rapport, le tout premier de l’entreprise sur la thématique, cultive le décalage, aussi bien sur le fond - il débute par une lettre ouverte à Jeff Bezos, le patron d’Amazon - que sur la forme, avec, par exemple, un dinosaure jaune aux griffes roses sur la couverture. Le reste du rapport est dans la même veine, avec une liberté de ton revendiquée et des visuels sortant de l’ordinaire : un robot vintage, un gant de boxe sur ressort, un poisson en plastique, un piment-extincteur... Au niveau des messages, les engagements RSE de la chaîne sont classés en trois grandes catégories, dont le choix est en forme de clin d’œil au nom de l’enseigne : « STOpper les gâchis », « mettre KO les mauvaises logiques » et « MANIfester notre soutien aux talents et aux belles initiatives ». Ce document RSE de 44 pages, dont les contenus sont déclinés sur le digital, notamment via des posts Linkedin, a coûté 70 000 euros. Les lecteurs ont apprécié, selon Oko, un « ovni » qui « sait faire sourire » et qui surprend.  

   

Un catalogue personnalisé chez Blancheporte

Entreprise spécialisée dans la vente en ligne de vêtements et linge de maison, Blancheporte a fait, en mars 2020, le pari d’un catalogue hyper-personnalisé pour chacun de ses clients. Pour cela, elle s’est appuyée sur l’intelligence artificielle et sur un traitement de données ad hoc. Concrètement, chaque client a reçu un catalogue avec son nom en couverture, et où le tiers des pages (22 sur 60) proposait des produits sélectionnés en fonction de l’historique d’achat de la personne et de sa navigation sur le site web de la marque. Avec un sens du détail certain, allant jusqu’au peignoir de bain brodé au nom du client… Outre les produits, le catalogue lui proposait aussi des informations personnalisées, par exemple son horoscope ou des informations sur son année de naissance. Au total, ce sont 50 000 catalogues personnalisés qui ont été envoyés. Un pari visiblement gagnant : les commandes sont en hausse de 28 % et le panier moyen de 7 % par rapport aux 50 000 catalogues « traditionnels » envoyés dans le cadre de la même opération. Ce dispositif, qui a valu à l’enseigne deux prix aux derniers Trophées du Média Courrier de La Poste Solutions Business, en juin, venait couronner les 85 ans du catalogue.   

 

Un magazine interne adapté à la crise chez EDF 

Loin des yeux mais pas du cœur. L’été dernier, EDF a misé sur son magazine interne, un trimestriel papier baptisé Vivre EDF, le mag, réalisé par l’agence Ici Barbès, pour rendre hommage aux collaborateurs mobilisés au plus fort de la crise sanitaire, en particulier durant le confinement, alors que les bureaux étaient inaccessibles. En témoigne le message imprimé en couverture de ce numéro spécial : « Merci, vous avez donné plus que la lumière ! ». Il s'agit là d'un délicat exercice d’adaptation alors que, en avril et début mai, lorsque démarrait la réalisation de ce numéro, les conditions de production étaient contraintes. Pour mener à bien ce projet, ce sont à la fois les contenus et le mode de réalisation qui ont été revus. Sur le fond, le sommaire et la maquette ont été ajustés. Les thèmes ont été choisis en lien avec les préoccupations du moment : télétravail, port du masque, gestion de crise… Sur la forme, une personne du service communication, et non un photographe extérieur, a été sollicitée pour les prises de vue. Résultat : un magazine intégralement revu pour être en adéquation avec l’actualité, décalé de trois mois environ mais sorti en juillet malgré le contexte, et toujours distribué dans les boîtes aux lettres des collaborateurs à 140 000 exemplaires.

 

Un rapport annuel décliné en plateforme de com chez Arkema 

Rien de plus convenu, a priori, qu’un rapport annuel. Mais cette année, le groupe spécialisé dans la chimie Arkema, accompagné par l’agence Terre de Sienne, a cassé les codes de l’exercice. L’idée a été d’introduire un magazine conçu et sorti en parallèle afin de favoriser le partage et la parole au-delà du cadre de l’entreprise. Une véritable plateforme de communication a ainsi été montée. D’un côté, donc, le rapport annuel, Innovative for, explorant la stratégie du groupe et les réponses apportées aux grands enjeux de société (urbanisation, climat...). De l’autre, un magazine, Innovative with, ouvrant le dialogue avec des acteurs de l’industrie, des start-up et des universitaires autour de l’innovation et d’une grande thématique, l’électronique organique. L’un des objectifs était aussi de faire le lien entre la chimie, par exemple les matériaux, et la vie de tous les jours. Un dispositif a été également déployé sur le digital avec des contenus spécifiques. Le rapport annuel a été diffusé à 8 000 exemplaires auprès des clients, partenaires, collaborateurs et investisseurs, tandis que le magazine a été distribué à 2 500 copies dans un réseau plus large constitué de prospects et de membres ou organisations issues des mondes politique, universitaire et entrepreneurial. Un deuxième numéro est en préparation. L’opération a coûté 180 000 euros.

 

Un dossier de presse à planter chez Bonduelle Food Service

Haro sur la malbouffe. Bonduelle Food Service, entité B to B de Bonduelle tournée vers les professionnels de la restauration, a pris des engagements pour promouvoir le bien-manger, ou plutôt le bien-nourrir et le bien-cultiver, favoriser la transition agro-écologique et défendre une alimentation végétale et responsable. Pour leur donner plus d’écho, elle a, en quelque sorte, joint le geste à la parole : elle a envoyé en juillet dernier, à destination de médias spécialisés dans la restauration, un dossier de presse imprimé sur des fiches de papier ensemencé, contenant des graines de tomate et de basilic. Mené avec l’agence Marie-Antoinette, ce projet est une façon de marteler ses convictions (respect des saisons, réduction des pesticides, sauvegarde de la biodiversité…), sur le fond comme sur la forme. Ainsi, huit fiches recto verso rassemblées par un fil en jute naturel ont été diffusées afin de valoriser sa vision et de rappeler ses engagements. Cette initiative « nature » n’excluait pas la technologie puisqu’un flashcode apposé au bas de chaque page permettait de retrouver ces mêmes engagements sur le site de la marque. La démarche qui se voulait différenciante a bénéficié d’une dizaine de retombées presse (ZePros, Néorestauration, Le Monde du Surgelé, Le Cuisinier, Le Chef...) et a permis de toucher plus de 600 000 personnes.

 

Un catalogue augmenté chez JouéClub

Découper leurs jouets rêvés dans un catalogue. Voilà ce que, cette année encore, les enfants feront sans doute avec l’édition 2020 du catalogue de Noël de JouéClub. Particularité de ce document de 408 pages, sorti le 7 octobre dernier : il fait appel à la réalité augmentée. Autrement dit, il est possible, une fois téléchargée l’application de la marque, d’en scanner n’importe quelle page avec un smartphone afin d’accéder à des contenus en réalité augmentée (vidéo, animation 3D, jeu…), le tout grâce à une technologie de reconnaissance d’image adaptée. Par exemple, scanner la couverture, qui représente des enfants s’amusant autour d’un sapin, permet d’animer la scène, en musique. Si ce catalogue augmenté, réalisé avec la société Argo, est proposé depuis trois ans, le dispositif a été complété en 2020 avec une fonctionnalité permettant de constituer sa liste de souhaits à partir de l’application. Mais l’intérêt de la réalité augmentée réside aussi ailleurs : au-delà des animations, elle crée d’autres ponts vers le digital, en renvoyant vers le site de vente de la marque. Elle est aussi utilisée de façon à attirer des clients en magasin. Ainsi, un jeu propose de scanner des étoiles dans le catalogue ainsi qu’en point de vente afin de participer à un tirage au sort. Le catalogue est tiré à 12 millions d’exemplaires.

 

Une boîte courrier imagée chez DooH it

Ni enveloppe, ni colis, ni imprimé. Ce matin d’octobre, c’est un coffret publicitaire, un dispositif peut-être un peu moins classique, que 300 agences médias et annonceurs (Dentsu, Publicis, Re-Mind PHD, BHV, Lidl, Matmut…) se sont vu adresser par courrier. À l’origine de cette initiative : DooH it avec Mediapost (groupe La Poste). La start-up, qui fournit des dispositifs publicitaires digitaux dans les lieux publics, a récemment lancé une offre spécifique aux VTC. Celle-ci propose aux usagers de recharger leur smartphone gratuitement dans le véhicule contre un visionnage, sur tablette, d’un contenu annonceur contextualisé et adapté à leur profil. Pour promouvoir cette offre auprès des professionnels, l’entreprise a donc misé sur une box au couvercle en forme de portière dont le but était « d’immerger » le destinataire dans une voiture. Une façon aussi d’attirer l’attention d’une cible très sollicitée par ailleurs. À l’intérieur de la boîte sont proposés des goodies (stylo, gel hydroalcoolique, post-it) et des informations sur l’offre via un verbatim au verso du couvercle et un QR code apposé sur un flyer représentant... une banquette arrière de VTC. En partie grâce à cette opération, DooH it vise 500 VTC équipés d’ici à la fin de l’année, soit un VTC sur six à Paris.

 

Un livre rétrospective chez Crédit Agricole Immobilier

Souvenirs, souvenirs. Janvier 2020 : Crédit Agricole Immobilier, la branche du groupe bancaire dédiée à l’immobilier, distribue à ses collaborateurs son traditionnel « yearbook » pour l’année écoulée. Réalisé par l’agence We Are Together, ce document revient sur les moments forts de 2019, en faisant défiler les mois. L’ambition était aussi de mettre en valeur les collaborateurs et de les remercier pour leur investissement tout en les rendant fiers d’appartenir à l’entreprise. Cet outil de communication interne permet, en parallèle, de renforcer la visibilité intra-groupe et auprès de clients VIP. Ce livre rétrospective, conçu comme un bel objet d’édition, réserve des surprises à la lecture : variations de format (aussi bien portrait que paysage), jeux typographiques, choix graphiques prononcés ou encore couleur vert fluo - également présente dans les rapports précédents, elle vise à favoriser un « effet collection ». Par ailleurs, le document inclut un calendrier que l’on peut construire en repliant les rabats du livre. Dernière caractéristique, les engagements RSE de Crédit Agricole Immobilier sont rappelés et l’impression est réalisée sur papier certifié. Le résultat est apprécié en interne : les collaborateurs conserveraient ce document, tiré à 1 500 exemplaires.

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