L'actu vue par
Journaliste à Franceinfo et président du Press Club France, Olivier de Lagarde revient sur les principales actualités de la semaine.

Le plan de relance de 100 milliards d’euros, dont les 2 milliards pour le secteur de la Culture (dont 165 millions pour le cinéma et 483 millions pour la presse). 

C'est le grand retour de l’État-providence. La bonne nouvelle est que la culture n’est pas oubliée. Bien au contraire. Mais ce plan rappelle que la culture en France est une sorte de service public qui ne dit pas son nom. Pour la presse, il apparaît de plus en plus évident que notre secteur ne parvient pas et ne parviendra plus à subvenir seul à ses besoins. Un peu comme la culture, la presse va être obligée d’être sous perfusion quasi-permanente. Il apparaît donc compliqué d’avoir une indépendance éditoriale à ce moment-là. 

L’intégralité du procès des attentats de 2015 qui est filmé pour la postérité. 

Il marque la deuxième défaite du terrorisme. La première défaite a eu lieu le 11 janvier 2015, lorsque près de 4 millions de Français défilaient dans les rues. Le fait qu’un procès tout à fait classique se tienne, signifie que le pays et l'institution ont tenu bon. C’est une bonne chose qu'il soit filmé. Certains regrettent que les images ne puissent être diffusées que dans 50 ans, mais il en va de la sérénité de la Justice. Un procès d’assises n’est pas une émission de télé-réalité. Il ne faut pas confondre l’impatience du commentaire journalistique, qui se comprend parfaitement, avec le travail en profondeur de l’historien, qui pourra étudier cette période, de manière apaisée.

Emmanuel Macron qui prend à partie un journaliste du Figaro, lors de son déplacement au Liban.

Macron fait du Trump. Le journaliste Georges Malbrunot n’a pas à se poser la question de savoir si ses articles facilitent ou non la tâche du président de la République. Son métier est de recueillir les informations, d’exposer les faits et d’éclairer les situations. En l’humiliant publiquement, Emmanuel Macron s’attaque à une profession et à la liberté d’informer.

LCI qui exclut de son antenne le directeur de Valeurs actuelles.

La décision est politique et symbolique. Mais c’est aussi un choix unanime qui prouve qu’on ne peut pas tout dire en France aujourd’hui. De plus, c’est la preuve que LCI entend devenir une chaîne beaucoup moins polémiste et plus centriste ou politiquement correcte dans le paysage audiovisuel français. Et notamment une volonté de se distinguer de C8, qui est de plus en plus polémique et proche de certaines idées de l’extrême droite. 

Le désaccord Darmanin / Dupond-Moretti sur l’emploi du terme « ensauvagement ».

Pas nouveau, mais ce débat sémantique paraît important. Derrière le mot « ensauvagement » se cache une conception de la société. Si la polémique entre le monde judiciaire et celui de la police n’est pas nouvelle, elle prend ici plus de relief, car elle est portée par deux têtes d’affiche de l’exécutif. D’un côté Gérald Darmanin, qui qualifie ainsi la montée de la violence dans la société et de l’autre Éric Dupond-Moretti, qui lui refuse d’employer ce terme. Au sein du même gouvernement, vous avez deux conceptions de l’Homme et de la société qui s’opposent.

Le départ de Takis Candilis de France Télévisions. 

Chapeau l’artiste. Dans le monde des médias comme celui de la politique, rares sont ceux qui savent réussir leur sortie. Il est l’exception qui confirme la règle. Il a redressé la barre des audiences, dopé la fréquentation des plateformes, réussi à adapter les programmes pendant le confinement, et même probablement à sauver France 4 grâce à ça, et réussi à réorganiser les chaînes en direction thématique. Delphine Ernotte doit en partie la reconduite de son mandat au bilan de Takis Candilis.

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