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La société centenaire, spécialisée dans la pige de la presse, renforce son offre de conseil. Et crée un département intelligence économique. Gilles Wybo @GillesWybo

«Tout change sauf notre nom!» dit Alexis Donot, directeur général et arrière-petit-fils du fondateur de L’Argus de la presse (créé en 1879 par Auguste de Chambure). Pendant plus de cent ans, notre activité a consisté à lire la presse, la découper et l’envoyer à nos clients. À partir de 2008, nous avons commencé à repenser les fondements de l’entreprise et cette année on prend un vrai virage. Certes, la société ne renonce pas à son activité de “media intelligence”: elle surveille aujourd’hui plus de 20 000 sources, dont 11 000 sites web, 10 000 titres de presse, 270 radios et chaînes de télévision. Les marques reçoivent une alerte au plus tard, une demi-heure après avoir été citées.»

«Il s’agit toujours d’analyser, d’étudier la notoriété, la réputation et la médiatisation d’une marque, pour comprendre qui en parle et de quelle manière», explique Alexis Donot. Pour cela, L’Argus de la presse «aspire» le web six fois par jour, et ses équipes (420 salariés) écoutent la radio et regardent la télévision vingt-quatre heures sur vingt-quatre. «Il y a 2 millions de réseaux sociaux en France, et 150 millions dans le monde ; l’exposition d’une marque est phénoménale aujourd’hui, il y a plus de 2 milliards d’internautes qui commentent, s’informent… », ajoute le directeur général. Nos clients veulent un guichet unique, une approche à 360 degrés pour identifier les influenceurs et savoir à qui ils doivent s’adresser.»

 

«Une équipe de chiens renifleurs»

Aujourd’hui, L’Argus de la presse mise aussi sur un autre métier: le «market intelligence». «Nous devenons un acteur de l’intelligence économique pour nos clients, en exploitant les données pour identifier les influenceurs, repérer les signaux faibles qui auront une valeur stratégique, note Alexis Donot. Nous avons créé un département intelligence économique et il compte une dizaine de personnes (diplômées de formations comme l’École de guerre économique), une véritable équipe de chiens renifleurs.» Ils seront bientôt quinze.

«Nous avons testé cette nouvelle activité, qui peut intéresser aussi bien une marque qu’un ministère, pendant plus d’un an avant de la lancer, poursuit le dirigeant. Rien que sur le premier trimestre 2016, elle est en croissance de 172% par rapport à 2015 et elle devrait représenter plus de 1 million d’euros de chiffre d’affaires en 2016.»

Pour opérer ce virage, L’Argus de la presse n’a pas renoncé à son nom. En revanche, elle a refondu avec Blackbird (groupe DDB), son logo, sa signature, son site web et sa charte graphique. Sa nouvelle signature? «Comprendre le monde pour le surprendre.»

Chiffres clés

43 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2015.

2,3% de croissance en 2015.

420 salariés.

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