Communication

Thierry Petit, PDG du site d'e-commerce Showroomprivé, explique ce que l'entrée en Bourse de son groupe va changer en matière de communication.

 

Vous venez d’entrer en Bourse. Qu’en attendez-vous en matière de communication?

Thierry Petit. L'important, ce n’est que ce que «j’en attends»… Nous verrons à long terme la réalité! Premièrement, j’en attends plus de visibilité, que ce soit en France ou à l’international, auprès du grand public ou en termes de marque employeur. Lorsqu’on entre en Bourse, on joue la transparence. On expose ses chiffres à tout le monde, régulièrement. Vous êtes repris dans la presse financière, votre nom circule dans les milieux d'affaires. On cale aussi un rythme, une dynamique médiatique face à la concurrence, cela crée un rythme de tension. C'est très vertueux!

 

Quand les chiffres sont bons, mais s’ils sont moins bons?

T.P. Effectivement, quand vous entrez en Bourse,cela crée une attente particulière. Nous sommes sur un secteur en pleine expansion, ce qui est déjà positif, mais cela ne fait pas tout. Si vous avez annoncé des objectifs de croissance à 28% et que vous êtes à 25% [chiffres purement indicatifs], vous pouvez être immédiatement sanctionné. La clé, c’est de ne pas surpromettre, de ne pas se survendre. Il faut s’engager sur des tendances, et surtout être très pédagogique et expliquer, en cas d’insatisfaction. Ne pas duper les gens dans votre communication.

 

Vous êtes cofondateur de Showroomprivé, et avez toujours eu une communication libre, d’entrepreneur. Cela ne vous gênera pas?

T.P. Nous allons devoir changer notre façon de communiquer. Le faire de manière plus réfléchie. Nous ne devrons dévoiler que des informations publiques. Si, dans une conférence, je dois illustrer mon propos par un chiffre, il doit être connu de tous, et donc figurer dans le rapport officiel accessible à tous les investisseurs, sinon on se rapproche des délits d’initiés. Chaque information éparse peut être utilisée à des fins spéculatives. Mais nous nous sommes préparés. Et ce n’est pas plus mal. Nous avons beaucoup grandi. Avec maintenant 700 personnes à bord, cela permet de réguler les choses, de canaliser le message. Cela va nous obliger également à travailler notre vision de long terme. Quand on est entrepreneur, on est dans le quotidien. On ne pense pas sa boîte à trois ans.

 

N’avez-vous pas peur que cela lisse votre discours de marque ?

T.P. Non, il ne faut pas mélanger les deux. D’ailleurs, nous avons beaucoup travaillé à bien séparer la communication financière de la publicité. Ce sont deux axes différents qu’il faut travailler chacun de son côté. Ce n’est pas le même public ni le même message. Créer une marque demande du temps pour instituer des valeurs dans l’esprit des gens. En télé, en radio, ce sont des investissements de communication de long terme. D’ailleurs, l’entrée en Bourse ne va pas nous donner plus de moyens d’accélérer en marketing. Ce serait plus un moyen pour de potentielles acquisitions que pour de l’achat médias!

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