Culture tech
La start-up lilloise, qui vient de lever 4,1 millions d’euros, va lancer cette année sa caméra, qui prend des photos et vidéos en haute définition, à 360°.

Elle arrive à point nommé. 2016 pourrait être l’an I des premiers casques de réalité virtuelle, tel le Cardboard de Google. Alors que commencent à débarquer les premières vidéos à 360 degrés sur You Tube 360, la start-up lilloise Giroptic a conçu une caméra qui prend des photos et vidéos en haute définition, à 360°. Les images et vidéos peuvent être téléchargées sur You Tube en temps réel, ou vues en direct, sans aucune action de la part de l’utilisateur.

Pourtant, lors de sa création en 2008, la jeune pousse avait un objectif différent: «Nous voulions fournir aux agents immobiliers des solutions de prises de vues panoramiques», résume Richard Ollier, 35 ans, cofondateur et président de Giroptic. En rentrant du Japon, où il a travaillé quatre ans au sein de l’agence de publicité Tequila, cet ingénieur s’est associé aux cinq autres cofondateurs, dont José Costa, qui travaillait dans le secteur immobilier. Le Giroptic était le premier appareil photo 360°.

Virage grand public

Mais la concurrence des smartphones arriva, dotés de fonctionnalités de panorama, puis les premières caméras sportives («action cam»), telle la Go Pro. Giroptic a alors «pivoté» pour proposer son savoir-faire au grand public après avoir levé en mai 2014, sur Kickstarter, en financement participatif, près de 1,5 million de dollars. Huit mois plus tard, son prototype est primé au Consumers electronic show (CES), grand-messe de la high-tech, à Las Vegas. Alors que d’autres acteurs se positionnent, comme Kodak avec sa caméra SP360, ou Ricoh et la Thetha 360 M 15.

Giroptic a eu des démêlés avec Oxylane (Décathlon) pour qui elle créait une caméra 360° tout en développant son propre produit en parallèle. Officiellement, le conflit s’est conclu à l’amiable début 2015. La marque de Decathlon, Geonaute, fabrique-t-il sa propre caméra? «Nous n’avons plus aucun contact avec eux», tranche Richard Ollier. La start-up a levé 4,5 millions de dollars fin 2015 auprès d’investisseurs, tels les fonds Partech Ventures et 360 Capital Partners, ou encore Pascal Cagni, fondateur et CEO de C4 Venture.

De quoi financer son développement à l’international, alors qu’elle a déjà des bureaux dans la Silicon Valley et à Lille. En janvier, au CES, elle a multiplié les contacts avec des distributeurs potentiels. Car sa caméra va être commercialisée «ce printemps, pour 499 euros», précise son cofondateur. «Nous avons déjà des distributeurs français dans l’électronique. Et des contacts avec d’autres pour nos trois zones de clientèle, les Etats-Unis, l’Europe et le Japon».

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