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Nouvelle année de forte progression des ventes en ligne, qui gagnent encore de nouveaux cyberacheteurs et bravent la crise, malgré un ralentissement au deuxième semestre 2011.

Du septième étage d'un des bâtiments de l'Hôtel des ministres de Bercy, les baies vitrées offrent une vue dégagée sur la Seine comme l'était jusqu'à présent l'avenir du commerce électronique, encore crédité de très bons résultats en 2011 dans un contexte économique difficile. La Fédération de l'e-commerce et de la vente à distance (Fevad) présentait lundi 30 janvier son bilan annuel, fort de 37,7 milliards d'euros dépensés en ligne dans l'Hexagone en 2011, soit une croissance de 22%. «La crise a eu pour effet d'attirer plus de consommateurs sur Internet, à la recherche du meilleur prix», souligne à la fin de la conférence de presse Marc Lolivier, délégué général de la Fevad. Résultat, trois millions de nouveaux cyberacheteurs sont apparus au dernier trimestre de l'année 2011, pour un total de 30,7 millions d'internautes qui ont acheté en ligne sur cette même période.

 

Attendu pour cette présentation en grande pompe, Eric Besson n'est pourtant pas là. Le ministre chargé de l'Industrie et de l'Economie numérique est en réunion au sommet sur le site de Petroplus en Seine-Maritime. Pendant ce temps, l'assistance, qui peut apercevoir en face du ministère l'architecture ultramoderne du bâtiment de l'Institut français de la mode (IFM), notera que c'est justement l'un des secteurs qui se portent beaucoup mieux en ligne que dans les magasins. L'habillement réalise une croissance de 12% sur Internet en 2011, alors que son marché global baisse de 2,8%, selon l'IFM.

 

L'équipement de la maison suit également cette tendance, en hausse de 6% en ligne, tandis que le marché perd 3% entre janvier et septembre 2011, d'après le cabinet GFK. «La performance de la mode s'explique aussi par le fait que ce secteur s'est engouffré sur le tard dans la vente en ligne, explique au micro Stéphane Treppoz, de Sarenza. Je serai moins optimiste que certains de mes confrères sur l'année 2012. Les soldes de ce début d'année ont traduit une véritable inquiétude sur le pouvoir d'achat.»

 

A l'inverse, Xavier Garrambois, directeur général d'Amazon en France, le site d'e-commerce le plus visité au dernier trimestre 2011 sur l'Internet fixe et mobile à la fois, se montre plus optimiste, pariant sur l'existence d'un champ d'innovations à explorer en matière de services et sur la numérisation des contenus culturels (film, musique et texte). Une manière de mettre en avant le lecteur électronique Kindle d'Amazon.

 

Néanmoins, le panier moyen du consommateur a légèrement baissé (-1%) sur l'année 2011, à 90 euros, contre 91 l'an dernier. Lors des fêtes de Noël, il est même descendu à 86 euros, son seuil le plus bas depuis 2006. Or cette période représente environ 20% du chiffre d'affaires annuel du commerce électronique. Cela a contribué au léger fléchissement des ventes en ligne observé au deuxième semestre. Mais la Fevad se montre optimiste pour l'année 2012, en raison du taux d'équipement Internet des ménages en France, inférieur à ceux des pays scandinaves et à l'Angleterre, signe d'un marché pas encore saturé.

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