Dans la courte histoire du digital, l'année 2000 est celle de l'éclatement de la bulle Internet. Pour SNCF, au contraire, c'est le lancement de Voyages-SNCF.com, devenu rapidement le premier site d'e-commerce en France, avec un volume d'affaires toujours croissant (3,2 milliards d'euros l'an dernier, près de 10% du total de l'e-commerce en France).
La mutation digitale du groupe SNCF n'en est qu'à ses débuts. Aux côtés de Voyages-SNCF.com, le site Sncf.com, totalement repensé en juillet dernier comme un «hub» centré sur une logique client, illustre les acquis et l'avancée de l'entreprise dans ce domaine. La marque SNCF est aujourd'hui présente sur tous les terminaux: les mobiles, les tablettes et même, depuis le mois dernier, la TV connectée.
En 2011, SNCF a franchi une nouvelle étape dans la relation digitale avec ses clients, en commençant à rendre publiques certaines de ses données. Une plate-forme, Data.SNCF.com, a été lancée et des jeux de données ont commencé à être mis à disposition des développeurs. Disons le franchement, l'«open data» n'est pour nous ni une mode, ni un diktat, ni une fin en soi. Ici, le plus important, c'est «open»; et même si ce n'est pas toujours facile, cela va s'accélérer.
L'open data est d'abord un nouveau levier d'innovation pour répondre aux besoins de nos clients, prioritairement ceux de nos trains du quotidien, Transilien et TER. Idées des voyageurs et des cheminots, données SNCF et données issues des voyageurs, créativité des designers et développeurs: l'open data SNCF a déjà commencé à concrétiser ces nouvelles alliances, du concours Open App à nos premiers Hack Days, puis au premier Hackaton des cheminots.
Déjà, plusieurs prototypes sont développés et certains passeront en phase bêta test dans quelques semaines, à l'instar de Tranquilien, une application qui aide le voyageur à optimiser son transport en fonction de l'affluence des trains.
Ce qui se fait jour, c'est une approche nouvelle de la donnée. Et c'est l'acceptation délibérée d'une démarche de coopération et de cocréation. En ouvrant certaines de nos données, nous bousculons nos processus de production et favorisons le travail de partenaires innovants: développeurs, designers, start-up… Pour nous, c'est un engagement sur le long terme pour soutenir l'innovation.
La mutation digitale est majeure pour SNCF parce qu'elle devient une dimension essentielle de la mobilité et transforme simultanément le service, la production, les modèles économiques, l'information et, bien sûr, la culture de l'entreprise. Nous entrevoyons alors quelle peut être notre «nouvelle frontière»: une information individualisable en temps réel, pour dix millions de passagers quotidiens dans le monde.
Grâce au digital et aux données de transports ouvertes, une mobilité simultanément collective et individualisée ne sera pas un rêve.
