relations presse
Les attachés de presse des sponsors du Tour de France se livrent à une compétition parallèle à celle des coureurs: séduire les journalistes pour faire parler des marques. A chacun sa tactique pour gagner.

Confortablement installé sous la tente de l'espace Vittel dans le "Village départ" du Tour de France, un café à la main, Nicolas Espitalier, journaliste à Sud-Ouest, est particulièrement chouchouté. Sa chaperonne n'est pas loin: Sarah Pitkowski, directrice de l'agence de relations presse 15 Love, veille sur son invité. Son rôle est de faire parler de Vittel, son client et l'un des quatre partenaires majeurs de la Grande Boucle, présent dans la caravane publicitaire. «Les journalistes sont ultrasollicités. Pour les intéresser, c'est un jeu d'influence, confie l'ex-tenniswoman. Pour Vittel, la porte d'entrée est l'eau, un produit plutôt banal. Mon travail est donc de proposer des histoires avec les personnages décalés de la caravane ou l'événement des noces d'eau de la 100e édition du Tour.»

Une dizaine d'attachées de presse papillonnent dans le Village du Tour, le rendez-vous des sponsors. Elles sont facilement repérables, habillés aux couleurs de Cochonou, Brandt, Saint-Michel, Antargaz ou Vittel. Déplacée au gré des étapes de la course, l'entrée du lieu est réservée aux invités, sponsors, organisateurs et journalistes parmi lesquels les plus convoités par les «RP»: les localiers. Les journalistes les plus susceptibles d'écrire un sujet sur les à-côtés de la course, en particulier sur la caravane.

Créer l'événement

«Avec la presse locale, les magazines des collectivités, les radios et les télévisions régionales, il y a de quoi faire», affirme Liliane Fretté, directrice générale de l'agence Liliane Fretté Communication, qui collabore avec Saint-Michel et Kleber sur le Tour. «A nous de créer l'événement, ajoute Elodie Bernarscon, directrice de l'agence BernasCom. Chez Brandt, partenaire du prix de la combativité, nous avons la chance de profiter de la présence de Miss France.» Un joli sourire reste le meilleur argument.

«Il faut être à l'écoute des journalistes pour savoir s'ils prévoient un reportage au sein de la caravane», signifie Liliane Fretté. Dès qu'il est ferré, le "client" est installé dans un char pour vivre l'expérience du public. «Il faut aussi s'occuper de les récupérer sur le bord de la route, quand ils souhaitent descendre ou changer de dispositif...», remarque Sarah Pitkowski. une sacrée organisation. La hantise est de laisser le rédacteur en rase campagne. La jeune femme passe entre 4 et 5 heures par jour au téléphone pour régler les détails logistiques.

«La préparation et l'expérience sont essentielles, explique Liliane Fretté. D'une part, pour cibler au mieux les correspondants locaux. D'autre part, pour être là au bon moment, car il faut doser et mesurer nos sollicitations. Pas question de déranger les journalistes en fin d'après-midi en salle de presse lors des arrivées ou en pleine rédaction de leurs papiers.» Comme dans le vrai peloton du Tour, chacun a sa tactique.

 

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(encadré)

 

La caravane passe

Une heure avant le passage des coureurs, la caravane publicitaire se veut un espace de fête pour les 12 à 15 millions de spectateurs du Tour de France. Cet écran publicitaire d'une heure trente, et 178 véhicules, ne varie guère d'une année sur l'autre. Nesquick, le Coq Sportif, la Monnaie de Paris et le film Sammy 2 ont quitté le défilé, remplacés par Air Corsica, la province britannique du Yorkshire, qui accueillera le départ du Tour en 2014, Mécénat Chirurgie cardiaque et le film Moi, moche et méchant 2. Au total, 14,7 millions de cadeaux sont distribués, de l'incontournable main verte PMU à l'indémodable casquette Carrefour en passant par le plus surprenant préservatif... de Force ouvrière.

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