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Le doyen des sites de rencontre payants renoue avec les bonnes vieilles réunions dans la vraie vie. Les limites du virtuel?

Le concept de «dating» (rencontres en ligne) serait-il ringard? Lors de son lancement il y a onze ans, Meetic en avait fait un nouveau business avec les rencontres amoureuses sur Internet. Aujourd'hui, le site innove avec des événements «IRL» («in real life» ou «dans la vraie vie», en novlangue d'internautes). Le 29 novembre, Meetic dévoilait de nouveaux services pour ses abonnés: des invitations pour plusieurs événements, organisés en soirée (ateliers cuisine, cocktails et photo, mais aussi des expositions). Les membres de Meetic devront débourser de 20 à 40 euros.

Des formules de rencontres IRL donc, avec un vernis haut de gamme. Pour se renouveler, Meetic avait déjà touché à l'organisation d'événements avec le lancement de soirées «live» pour célibataires en décembre 2012, organisées dans une trentaine de villes, puis de dîners, suite à l'acquisition en mai dernier de la start-up Pastas Party. «Il y a eu les bals populaires que l'on a longtemps opposés aux sites de dating. Maintenant, ce monde de l'Internet fait partie intégrante de la vie quotidienne en général. Notre ambition est de proposer aux célibataires le maximum de moyens de rencontre naturels», estime Valentine Schnebelen, directrice marketing de Meetic France.

Objectif: recruter de nouveaux célibataires esseulés. Un marché important avec ses 18 millions de célibataires en France. Le géant Meetic, contrôlé par l'américain Match.com depuis l'été 2011, revendique 840 000 abonnés en Europe, et est leader des sites de dating français en audience, avec en moyenne un million de visiteurs uniques par mois, selon Mediamétrie. Idem en Europe avec un chiffre d'affaires en hausse de 9%, à 134,3 millions d'euros pour les neuf premiers mois de 2013, pour un résultat net de 13 millions (–23%).

Concurrence pléthorique et variée

Mais sur le marché des sites de dating, la concurrence est devenue rude pour le Cupidon virtuel. Déjà, l'irruption de Facebook en 2007 – réseau social, mais aussi site de rencontres, gratuit – lui avait taillé des croupières. Puis est arrivée une nouvelle génération de sites de dating : gratuits, tels Edarling et Badoo, ou payants, sur des créneaux marketing précis, comme l'impertinent Adopteunmec.com où les filles choisissent leur cible («target») dans un panier virtuel. Lancé en 2008, il est numéro deux du secteur en audience avec 500 000 visiteurs uniques par mois (Mediamétrie). Payant pour les hommes, il revendique 7,5 millions d'inscrits, et autant de femmes, et devrait atteindre 20 millions d'euros de chiffre d'affaires cette année. Il ne lésine pas sur la communication, entre affichage et spots TV, y conscrant un budget de 5 millions d'euros en 2012, et de 3 millions cette année.

Autre exemple, le site Attractive World, lancé en 2008, qui se veut haut de gamme et affiche 500 000 «membres acceptés» par les internautes déjà incrits. Côté communication, il investit essentiellement dans les spots TV et le sponsoring de programmes, à hauteur de 50% de son chiffre d'affaires. Mais il propose aussi 150 événements par mois, entre ateliers culinaires, dégustations de vins et sorties diverses, un concept qui semble d'ailleurs avoir inspiré Meetic. «Les événements existent depuis nos débuts et une partie sont organisés par les internautes. C'est le meilleur moyen pour permettre aux célibataires urbains de se rencontrer de manière naturelle», souligne Ludovic Huraux, fondateur d'Attractive World.

S'y sont ajoutées une multitude d'applications mobiles s'appuyant sur la géolocalisation, comme Tindr, Grindr ou encore le confidentiel Okcupid, qui s'appuie sur son algorithme sophistiqué, voire les sites pour infidèles patentés, comme Gleeden ou le dernier-né Emmanuelles.fr.

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