Luxe
La marque française participe à ce rendez-vous de la haute horlogerie. Un événement qui donne traditionnellement le pouls du secteur du luxe en début d'année. Ce segment du luxe semble renouer avec la croissance et les exportations.

Le salon international de la haute horlogerie (SIHH) s'est ouvert lundi 15 janvier à Genève sur une note «prudemment optimiste», les fabricants de montres de luxe espérant avoir enfin mis derrière eux deux années difficiles. «On sent bien dans les premiers contacts, dans les discussions, que les choses sont plus positives», a constaté Jean-Daniel Pasche, président de la Fédération horlogère suisse, lors d'une entretien avec l'AFP, alors qu'il venait découvrir les nouveautés présentées par les 35 marques qui participent au salon.

Les fabricants de montres suisses, qui avaient longtemps semblé défier la crise, avaient vu leur croissance s'arrêter brutalement, leurs exportations chutant de 3,3% en 2015 et de 9,9% en 2016, avant de se redresser doucement depuis mars l'an passé.

Les chiffres pour l'ensemble de l'année ne sont pas encore publiés mais les exportations ont déjà regagné 2,8% entre janvier et fin novembre. «L'année 2017 a marqué le creux de la vague», a dit espérer le président de la fédération horlogère, notant que les exposants semblaient «plus confiants, plus optimistes» sans toutefois se montrer «euphoriques». «Nous espérons que le monde reste stable et que la reprise économique annoncée se poursuive puisque l'horlogerie est très sensible aux aléas conjoncturels mais aussi aux turbulences géopolitiques», a-t-il souligné.

Rachat de stocks par Richemont 

Le secteur de l'horlogerie avait cumulé les revers de fortune entre les mesures de lutte contre la corruption en Chine interdisant les cadeaux extravagants, la Révolution des parapluies à Hong Kong qui avait fait fuir les touristes chinois ou encore les attentats en Europe, qui avaient pesé sur les flux touristiques, dont dépendent fortement les produits de luxe.

Bataillant sur plusieurs fronts à la fois, notamment sur les taux de change avec la hausse du franc suisse, les horlogers suisses avaient du se résoudre à multiplier les mesures pour reprendre la production en main.

Parmi les mesures les plus drastiques, le groupe Richemont, le poids lourd du secteur, avait lancé une opération de rachat de stocks pour reprendre les modèles qui peinaient à s'écouler et ainsi faire de la place aux nouvelles collections.

Le numéro deux mondial du luxe, propriétaire entre autres de la maison de joaillerie Cartier et des marques de montres Piaget et IWC, a depuis vu ses ventes retrouver de l'élan, son chiffre d'affaires grimpant de 7% (hors effets de change) sur les trois derniers mois de 2017, selon les chiffres publiés la semaine passé, après une hausse de 12% les six mois précédents.

Première participation pour Hermès

«Nous avons vu en 2017 une certaine reprise dans les exportations. L'espoir, c'est que cette dynamique se poursuive et s'accentue en 2018», a affirmé Guillaume de Seynes, directeur chez Hermès International, lors d'un entretien sur le salon.

La Montre Hermès, la branche horlogère du célèbre maroquinier du Faubourg Saint-Honoré, participait pour la première fois au SIHH, après avoir présenté pendant de nombreuses années ses collections au salon concurrent, qui se tient en mars à Bâle. «Cette présence, à l'entrée du salon, est importante parce qu'elle va nous donner une visibilité maximum», s'est-il félicité. Le salon de Genève est un des événements qui permettent de prendre le pouls du secteur du luxe en début d'année.

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