Dossier Mobile
Le smartphone est en voie de devenir une télécommande universelle, une réalité que les marques ne peuvent plus ignorer.

Le mot est entré dans le dictionnaire. Construit à partir de l’anglais « no mobile » (sans téléphone mobile) et du grec « phobos » (peur), un nomophobe est « quelqu’un qui ne peut se passer de son téléphone portable et éprouve une peur excessive à l’idée d’en être séparé ou de ne pouvoir s’en servir », dit le Larousse. Combien d’entre nous sont atteints de nomophobie ? Beaucoup, et le bassin de population touché s’étend rapidement.

Au troisième trimestre 2019, 42,3 millions de Français étaient équipés d’un smartphone, soit 1,9 million de plus en un an, selon Médiamétrie. Si le manque survient si facilement, c’est parce que le smartphone sert désormais à tout faire. Téléphone (encore), il fait également office d’assistant vocal, d’appareil photo, de caméra, de lampe de poche, de réveil, de dictaphone, de balise GPS, de boîte mail, de navigateur internet, de kiosque à journaux, de robinet à musique ou à vidéos, de porte-monnaie électronique… Selon Médiamétrie, l’essor de la navigation internet (les Français passaient en moyenne 1 h 37 par jour sur le web en 2018, soit 9 minutes de plus qu’en 2017) est tiré par le mobile. Il représente à lui seul près de la moitié du temps de surf quotidien et il est devenu l’écran n°1 pour se connecter.

À la source des changements d’usages

À telle enseigne qu’après le « mobile first », l’institut note l’émergence du « mobile only », notamment chez les 15-24 ans, parmi lesquels six sur dix utilisent exclusivement leur smartphone pour naviguer sur le web. En passe de devenir « une télécommande universelle », selon Virgile Brodziak, directeur général de Wunderman Thompson, « device ultime car le plus intime » pour Nabil Bekhti, qui dirige l’équipe de consultants en programmatique d’Havas, le smartphone est à la source de multiples changements d’usages.

Sans tous aller jusqu’à affirmer, comme Cédric Taravella, CEO d’Etam, dans une interview accordée en mai dernier au magazine Frenchweb, que « le desktop ne [les] intéresse plus », les annonceurs ont intérêt à faire du sujet leur priorité, au risque de sortir… des écrans. 

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