Communication
Nouveau directeur de la communication de la Confédération africaine de football (CAF), Alexandre Siewe doit moderniser une institution écornée. Pas de quoi effrayer ce Camerounais qui se joue des frontières.

La boucle est bouclée. Nommé il y a quelques semaines dircom de la Confédération africaine de football [CAF], Alexandre Siewe retrouve ses premières amours. Pour ce natif de Bafang, dans l’ouest du Cameroun, la passion viscérale pour le ballon rond remonte à loin. « À 14 ans, je jouais déjà les commentateurs sportifs dans les tournois interquartiers. Mon père m’avait offert un peu par hasard un micro K7 enregistreur. Avec deux amis, devenus également journalistes, nous enregistrions un journal des sports en nous inspirant de Mondial Sports sur RFI, ou des commentateurs stars de l’époque comme Abel Mbengué », se remémore-t-il, un brin ému. « Nous pouvions passer une demi-journée pour réaliser l’enregistrement parfait, qui devait se faire d’une traite », ajoute-t-il.

Une passion pour le micro et les médias qui va mener ce fils de fonctionnaire, arrivé à Douala à l’âge de 10 ans, à embrasser la carrière de journaliste radio et presse écrite. Il conserve d'ailleurs de sa prime jeunesse « plus de 5000 journaux en archives, récupérés dans les avions Air France et Camair en provenance de France ».

« L’Afrique qui réussit »

Après une première bourse et un stage au CFJ Paris qui le voit notamment « rencontrer Jacques Chirac », celui qui œuvre alors chez Cameroon Radio Television finit par rallier à nouveau la capitale française. Pour ses études, puis pour le compte de RFI et Jeune Afrique, en tant que journaliste, chroniqueur et reporter, il creuse ses sujets de prédilection comme la musique et la politique. Il ne se limite pourtant pas à l'info. Alexandre Siewe Leupi est « Alex le journaliste » pour les uns, « Alexandre le communicant » pour les autres, et même « Coach » pour ceux qu’il dirigeait il y a encore quelques semaines chez ABK Radio.

Diplômé en communication des organisations et en communication de crise - entre autres -, l'homme assume être un personnage multiple, qui s’est construit tout seul. « Je ne suis le fils de personne », souligne celui qui a coutume de dire que « la courtoisie ne coûte rien et achète tout ». Le Camerounais, qui succède à la Malgache Nathalie Rabe, aura besoin de plus encore pour redonner un visage attrayant à l’institution faîtière du football africain, à la réputation minée par les scandales de corruption révélés ces dernières années. « La CAF et plus largement le continent méritent une meilleure image. Le football est un instrument qui peut contribuer au rebranding de l’Afrique. L’autre Afrique, celle qui réussit, c’est celle-là qui m’anime », affirme ce « panafricaniste » convaincu. Par le passé, il se souvient avoir été « à deux doigts » de rallier l’ONU ou la Banque africaine de développement. Parole de communicant, certes. Mais aussi de journaliste soucieux de fédérer.

Parcours

1971. Naissance à Bafang, dans l’ouest du Cameroun.

Avril 1995. Débuts chez CRTV (Cameroon Radio Television) en tant que producteur audiovisuel et manager culturel. 

Octobre 2000. Journaliste-chroniqueur-reporter chez RFI à Paris.

Septembre 2002. Devient parallèlement journaliste reporter chez Jeune Afrique.

Septembre 2014. Directeur marketing et communication d’Eneo Cameroun.

Juin 2019. Devient co-managing partner d’ABK Radio.

Octobre 2020. Nommé directeur de la communication de la Confédération africaine de football (CAF).

Suivez dans Mon Stratégies les thématiques associées.

Vous pouvez sélectionner un tag en cliquant sur le drapeau.