Roularta a renoncé à vendre au groupe Le Figaro le magazine L'Étudiant, ainsi que plusieurs autres titres sur lesquels le groupe de Serge Dassault avait déposé une offre, a indiqué mercredi à l'AFP une source proche du dossier. Le Figaro espérait surtout racheter L'Étudiant pour poursuivre sa diversification avec les nombreux salons qu'organise le magazine. Si son offre avait été acceptée, il l'aurait acheté à un prix bien moindre que celui auquel il l'avait vendu à Roularta en 2006, selon cette même source.
En revanche, comme les rumeurs le pressentaient ces derniers jours, l'homme d'affaires Patrick Drahi, patron d'Altice (Numericable, SFR), associé à Marc Laufer, patron du groupe Newsco, va conclure dans les heures qui viennent le rachat des magazines L'Express et L'Expansion, vendus par le groupe belge Roularta. Le prix d'achat de L'Express et L'Expansion serait de plusieurs dizaines de millions d'euros, selon cette source.
Avec le quotidien Libération, qu'il a renfloué depuis cet été, Patrick Drahi pourra ainsi commencer à constituer un groupe de presse multi-titres, intégrant l'hebdomadaire L'Express (407 000 exemplaires en moyenne par semaine), deuxième news magazine français derrière L'Obs, et le mensuel économique L'Expansion. Cette stratégie rappelle celle de Xavier Niel, patron de Free, copropriétaire du Monde et qui vient de racheter L'Obs.
Roularta avait racheté en 2006 à Serge Dassault, propriétaire du Figaro, les magazines L'Express et L'Expansion, ainsi que les titres spécialisés Mieux vivre votre argent, Lire, Classica et L'Étudiant. Le groupe belge détient aussi d'autres magazines français, comme l'hebdomadaire people Point de Vue ou encore le magazine Pianiste, dont il a aussi envisagé la vente. A cause de la baisse des recettes publicitaires et des ventes, les magazines français de Roularta constituent depuis plusieurs années un foyer de pertes récurrent pour le groupe, malgré des plans sociaux à répétition.
En 2013, le groupe belge a accusé une perte nette de 57,9 millions d'euros, principalement due à ses magazines français. Ses titres les plus rentables sont L'Étudiant, grâce à ses salons, et Point de Vue, qui vend environ 170.000 exemplaires, selon une source proche du dossier.
