Marketing mobile
Le 21 avril, Google a modifié son algorithme pour privilégier les sites compatibles avec les smartphones. L’enjeu: reprendre l’avantage sur le mobile face à Apple. Y compris au niveau publicitaire.

Petit séisme en vue dans l’internet mobile? Le 21 avril, Google modifiait son algorithme, sa recette secrète qui régit les résultats qu’affiche son moteur de recherche. Officiellement, pour favoriser les sites compatibles avec les smartphones. Et pour s’adapter aux usages des internautes, qui de plus en plus, utilisent leur smartphone ou leur tablette plutôt que leur ordinateur. Le mobile représente près de 60% du trafic du moteur de recherche. «Comme les gens font de plus en plus de recherches sur mobile, nous voulons nous assurer qu’ils trouvent des contenus qui ne soient pas seulement pertinents et à jour, mais aussi faciles à lire depuis les plus petits écrans», plaide la firme de Mountain View sur son blog.

Ce n’est pas une surprise. Google avait prévenu il y a deux mois qu’il changerait son algorithme mobile. Et depuis deux ans, marques et médias adaptent leurs sites en version «mobile friendly», souvent en passant par la norme HTML5. Google a déployé plusieurs outils d’aide, comme un test en ligne pour vérifier la compatibilité mobile des sites. «Beaucoup de sites sont déjà “web responsive” ou optimisés pour la lecture sur mobile, et la publicité est aussi adressée de cette façon-là», précise Hélène Chartier, directrice générale du Syndicat des régies internet (SRI).

«Mobilegeddon»

Mais d'ici une à deux semaines, le nouvel algorithme devrait montrer ses premiers effets, reléguant dans les tréfonds des résultats de recherche les sites non adaptés. Au point que la presse américaine parlait déjà de «mobilegeddon» (contraction de mobile et d'«armageddon»). L’éditeur de solutions informatiques Yooda affirme que 64% des sites français ne sont pas «mobile friendly».

Google a aussi saisi les enjeux publicitaires. «Les sites disposant d'ad servers responsive, qui gèrent bien le multiécran, seront favorisés», assure Renaud Ménérat, président de l’agence User Adgents et de la Marketing mobile association France. «Cela va pousser les régies et agences médias à intégrer le mobile dans leur stratégie globale», insiste Paul Amsellem, PDG de Mobile Network Group.

Google tient à garder la main sur le référencement payant de liens sponsorisés, sa poule aux œufs d’or. Si le mobinaute a du mal à utiliser son moteur de recherche, avec des résultats mal adaptés, il utilisera moins les services de Google. CQFD. «Google risque alors de gagner moins d’argent avec la publicité et les adwords. Il a conscience que si les annonceurs continuent d’acheter des adwords sans optimiser leur stratégie mobile, les taux de conversion vont baisser. Ainsi que les budgets publicitaires», remarque Renaud Ménérat.

Suivez dans Mon Stratégies les thématiques associées.

Vous pouvez sélectionner un tag en cliquant sur le drapeau.