La semaine vue par
Luc Vignon, directeur général de SFR Régie, commente pour Stratégies l'actualité de la semaine.

L’usurpation de la communication de Vinci

Plus la technologie accélère la circulation de l’information, et plus cela ouvre la porte à des inexactitudes, voire à des manipulations. Pour garder un niveau de maîtrise suffisant, cela demande une plus grande exigence professionnelle. Dans le cas de Vinci, les journalistes devaient-ils avoir un doute? Non, car c’était très bien fait. Mais il faut prendre le temps de vérifier l’information. La technologie n’est pas responsable. Comme on dit, c'est le maçon qui fait le mur, pas la truelle.

François Fillon déjoue les pronostics des sondages

On se fie à des techniques de sondage qui sont un peu limites statistiquement. Face à la complexité grandissante de la société, des courants de pensée et la pluralité de l’offre politique, il est de plus en plus dur de percevoir ce que souhaitent les gens. La bonne nouvelle, c’est que c’est bien l’individu qui décide, et qu'il garde une vraie indépendance dans ses choix. Malgré la multiplication des datas et l'analyse, je trouve qu’on voit surtout les très grandes tendances, sans voir le fond.

Les annonceurs veulent une publicité en ligne transparente

Enfin! Je ne peux que souhaiter une meilleure maîtrise des outils, pour éviter qu’on se laisse berner par un semblant de modernité et de technicité apporté au service d’on ne sait quel objectif. On fait des métiers qui sont trop complexifiés. Le vrai sujet est qu’il y a trop de technologie dont on ne voit pas la valeur ajoutée. Quand le GIE Cartes Bancaires prélève 0,5 ou 1% de commission pour des transactions universelles, interopérables et garanties, il y a une vraie valeur ajoutée. Mais pour quelle raison un prestataire de technologie publicitaire, de médiation de données par exemple, demande 20 à 40% ?

La prise de conscience de Facebook et Google sur les fausses actualités

C’est formidable que, d’un coup, des acteurs se rendent compte que leurs actions entraînent des conséquences. Est-ce qu’on aurait pu y penser avant? Derrière tout cela se pose la question de la responsabilité, surtout lorsqu’on publie une information. Il faut vérifier qui l'émet, soupeser sa véracité… Cela, n’importe quel directeur de publication le sait!

Les tweets homophobes au pilori dans L’Union

Il n’y a de richesse dans cette société que les hommes et les femmes qui la constituent. À titre personnel, j’ai du mal à comprendre les discriminations et négations. En réponse aux tweets, je pense que la provocation est rarement un moteur pour avancer. Le journaliste est là pour livrer des explications, du contexte et des perspectives, et c’est pour cela qu’on vient le lire, sinon, on va sur les réseaux sociaux et on se gorge d’avis et opinions non étayés et non structurés.

Le blocage de la publicité, encore timide sur mobile

Le mobile est plus complexe que le desktop. D’abord, cela demande d'installer une application, c’est moins «naturel» qu’avec une extension pour navigateur. Ensuite, les formats mobiles sont moins nombreux et il y en a moins par page (quatre ou cinq), donc c'est mieux accepté. Les bloqueurs de pub sont aussi des adeptes du téléchargement illégal, qui est absent sur mobile. Enfin, il y a peut-être un lien avec la forte position de Google et Facebook dans la publicité mobile, qui est native.

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