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A l’heure où s’impose le constat de l’insuffisance du modèle publicitaire, lefigaro.fr tente de négocier le délicat passage au payant.

La ruée vers le modèle payant de l'information en ligne se poursuit. Emboîtant le pas aux quotidiens Le Monde, Les Echos et Libération, plus récemment, Le Figaro cède également aux sirènes du «freemium», nouvel idiome désignant l'alliance de contenus grand public gratuits et de contenus premium payants. Avec deux offres d'abonnement (8 euros et 15 euros par mois), le site, jusqu'alors totalement gratuit, espère trouver une source de revenus complémentaire à la publicité en ligne.

La première offre donne accès à de nouveaux contenus, comme les archives, des newsletters spécialisées et de nombreux services (réseau social, avantage sur les autres sites du groupe, etc.). L'abonnement le plus onéreux offre de surcroît un service d'information économique le matin et le soir, l'accès aux fiches biographiques des principaux décideurs, etc. Un abonnement gratuit vient compléter le dispositif en proposant aux internautes des fonctions de réseau social, comme la création d'une page personnelle. Une large majorité du figaro.fr restera toutefois en accès gratuit. «On peut faire payer les internautes pour plus, mais pas pour moins», assure Francis Morel, son directeur général. Dans un premier temps, les abonnés du Figaro profiteront gratuitement de quatre mois d'essai. «Notre objectif est de convertir 50% de nos abonnés grâces à des offres couplées avantageuses», explique Etienne Mougeotte, patron des rédactions du groupe. Hors de son lectorat, Le Figaro compte recruter quelque 50 000 nouveaux abonnés d'ici à 2012.

Petite part des revenus Internet du groupe

Avec une audience de 5,364 millions de visiteurs uniques en décembre 2009, lefigaro.fr  a réalisé en 2009 un chiffre d'affaires de 13 millions d'euros, avec une marge de 10%, soit une part très réduite des revenus Internet du groupe (100 millions d'euros). Comme l'ensemble de la presse, le groupe Figaro a par ailleurs fait face cette année-là à un sévère recul de ses recettes. Son chiffre d'affaires s'est établi à 540 millions d'euros, soit une baisse de 64 millions par rapport à 2008, et son résultat net a été divisé par deux, à 4 millions d'euros en 2009.

Le mot d'ordre commun des quotidiens contre la gratuité de l'information s'est imposé ces derniers mois, notamment face à l'impuissance de la presse en ligne à concurrencer les moteurs de recherche, tel Google, qui captent la majeure partie de la manne publicitaire sur Internet. Au sein du Syndicat de la presse quotidienne nationale (SPQN), les quotidiens se sont récemment accordés sur le principe d'une réflexion commune concernant le modèle payant de l'information en ligne. Francis Morel, président du SPQN, promet des annonces «d'ici mars ou avril».

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