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Rue 89 devient un mensuel sous le nom de Revue 89. Une initiative conjointe de l’ancien directeur général des Inrockuptibles et du site jusque-là uniquement «pure player».

Internet, fossoyeur de la presse écrite? Pas sûr, alors que les sites d'actualités «pure players» s'incarnent les uns après les autres dans un bon vieux magazine papier. Après la tentative avortée de l'heddomadaire Vendredi, le hors-série du site Mediapart et l'essai en deux temps de Bakchich hebdo (1), c'est au tour de Rue 89 de tenter l'aventure, avec un mensuel, Revue 89, annoncé pour le 16 juin au prix facial de 3,90 euros. L'objectif de vente est de 25 000 à 30 000 exemplaires, pour un point mort à 16 000 exemplaires.

C'est Frédéric Allary, ancien directeur général des Inrockuptibles, qui est à l'origine du projet via les éditions de la Cerisaie. «Rue 89 est une marque fortement installée sur le Web, et dont le contenu vaut mieux qu'une simple publication pendant 48 heures sur le site. Un article très lu ne dépasse pas 100 000 lectures alors que le site attire 1,5 million de visiteurs uniques», explique-t-il. Pierre Haski, cofondateur de Rue 89, précise que «seulement 5 % du contenu du site sera édité dans le mensuel, avec une mise en page attractive, des photos, des infographies, bref, tous les atouts du papier.»

Revue 89 vise trois objectifs: apporter une visibilité nouvelle à la marque via la vente en kiosque, donner une deuxième vie aux articles et améliorer les comptes du «pure player» (1 million d'euros de chiffre d'affaires). Mais «la Rue», comme l'appellent les internautes, devra d'abord éviter certains écueils du passage d'un média interactif à un support classique. Exemple: par quoi remplacer un lien hypertexte qui renvoie à un autre site ou à une fiche Wikipédia dans un article de journal? «Il faut expérimenter. Nous croyons à la complémentarité du papier et du Web», conclut Pierre Haski.

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