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L'opérateur entend renoncer à ses exclusivités dans les contenus en mettant l'accent sur des offres ouvertes dans le sport, le cinéma et la musique.

À chacun sa terminologie. Le patron de France Télécom, Stéphane Richard, parle d'agrégation de contenus. Son directeur des contenus, Xavier Couture, se voit plutôt en «éditeur de réseaux». Deux vocables pour une réalité: Orange réoriente sa stratégie de contenus vers les partenariats. C'est ce qu'a confirmé Xavier Couture, le 17 juin, devant l'Association des journalistes médias, en reconnaissant que «le barycentre [centre de masse] s'est déplacé vers moins d'édition de contenus». Alors que Stéphane Richard fera connaître le 1er juillet les grandes lignes de sa stratégie, l'opérateur estime ne pas retirer de valeur suffisante de son investissement de 203 millions d'euros annuels dans la Ligue 1. Seuls les 50 millions d'euros dépensés dans les droits mobiles du foot «ne font pas débat», selon Xavier Couture. Mais les 140 millions du match du samedi soir ne peuvent être, pour l'heure, amortis: «Pour les rentabiliser, dit-il, il faudrait qu'Orange Sport ait quasiment 100% des 3 millions d'abonnés à la TV d'Orange». Or, on ne compte encore que 720 000 souscripteurs à Orange Cinéma-Séries (à 12 euros) et à Orange Sport (6 euros).

 

Une plus large distribution

Pour autant, difficile de tourner le dos à ces téléspectateurs. Stéphane Richard, qui privilégie la voie du partenariat, a déjà indiqué qu'il comptait favoriser l'interopérabilité au détriment des systèmes d'exclusivité fermés qui génèrent insatisfaction des clientèles et complications juridiques. En clair, Orange Sport n'a pas fait, en l'état, la démonstration de sa capacité à attirer des abonnés vers l'offre «triple play» de l'opérateur. Mais un avenir peut lui être assuré en lui donnant une plus large distribution. C'est la solution que promeut Xavier Couture en recommandant de la rendre accessible, avec Orange Cinéma-Séries, auprès des 26 millions de foyers approchables par la TNT payante. À titre personnel, il a également indiqué qu'il était «plus intéressé par accompagner une chaîne de la Ligue que par l'achat de droits». La filiale de cinéma Studio 37 n'est, en revanche, pas menacée.

Bref, c'est bien vers la fin des exclusivités que va Orange. Cela s'accompagnera d'un enrichissement du portail Internet. À la coproduction de films doivent s'ajouter des outils innovants (3D, diffusion hors salle, etc.) et des avantages clients (distribution, promotion dans les boutiques). De même, «nous avons à créer une offre de musique globalisée dans un portail chez Orange», estime Xavier Couture, en évoquant les services qui peuvent y être associé (radio, vidéo à la demande, streaming, téléchargement, playlist, etc.). Un futur Itunes?

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