télévision
Laurent Storch, directeur des programmes de la Une, dévoile les grands axes de sa grille de rentrée, marquée par un poids toujours plus important des programmes événementiels et le retour des fictions de comédie.

En juillet 2010, la part d'audience nationale de TF1 est passée sous 24%. La chaîne est-elle condamnée à voir sa part d'audience baisser continuellement?

Laurent Storch. Nous ne pouvons pas raisonner avec les audiences mensuelles. Notre satisfaction, c'est de voir qu'au premier semestre, le prime-time de TF1 a gagné 200 000 téléspectateurs. L'objectif est de rester leader et de conserver un écart conséquent avec les autres. Nous travaillons en ce sens la ligne éditoriale et la qualité des programmes.

 

TF1 est-elle obligée de miser sur des programmes événementiels, comme vous le faites encore cette saison?

L.S. L'événementiel, ce n'est pas seulement la Coupe du monde de football. C'est aussi, par exemple, la série Clem, dont nous avons commandé trois autres épisodes. La ligne éditoriale de TF1 a dans son ADN une vocation événementielle.

 

Dans ce cadre, allez-vous augmenter les directs?

L.S. Nous allons renouveler les retransmissions en direct de spectacles. Ce sera plus récurrent et graduel dans l'année, avec, notamment, Franck Dubosc et La Cage aux folles.

 

Votre nouveau programme Masterchef est critiqué par plusieurs chefs 3 étoiles. Que leur répondez-vous?

L.S. On va les laisser regarder le programme. Je précise quand même que ce n'est pas l'univers culinaire qui a motivé notre envie de faire Masterchef. Ce qui donne une dimension supplémentaire au programme, ce sont ces gens qui veulent changer de vie et devenir cuisinier professionnel. Ce format est extraordinaire. Il y plusieurs niveaux de lecture et, à un moment, chacun va pleurer.

 

Le coût de la grille de TF1, hors événement sportif, a reculé de 7,2% sur les six premiers mois. Avez-vous toujours les moyens de vos objectifs?

L.S. Oui, sans problème. Nous appliquons une méthode en concertation avec les producteurs. Il s'agit plus d'une rationalisation dans la manière de travailler. Par exemple, nous recommandons à nos producteurs de réaliser en même temps plusieurs épisodes au lieu de les faire les uns après les autres. Il n'y a aucune répercussion sur le niveau de qualité des programmes.

 

Cette rentrée sera marquée par l'arrivée de plusieurs comédies. Pourquoi ce retour du genre en fiction?

L.S. La comédie manquait totalement à TF1. Depuis deux ans, les auteurs ont pris plaisir à écrire des comédies et ont saisi ce que l'on souhaite. Du coup, la case comédie du lundi soir sera sans doute pérennisée. C'est un genre difficile, mais nous sommes satisfaits des projets.

 

Le jeu de Jean-Luc Reichmann, Les 12 Coups de midi, est confirmé dans la grille après un test cet été. TF1 a-t-il le confort de laisser s'installer un nouveau programme?

L.S. Ce n'est pas une question de confort: tester les programmes est une nécessité. Pour ce jeu, il s'agissait d'un test en grandeur nature. Pour les autres émissions, nous sommes dotés d'outils marketing sophistiqués. Quand un programme reste à l'antenne, c'est qu'il a de réels espoirs d'amélioration. Sinon, le test est assez rapide.

 

TMC et NT1, désormais dans le giron du groupe TF1, peuvent-elles permettre de tester des nouveaux programmes?

L.S. Non, ce sont des chaînes ayant leur propre ligne éditoriale. Personnellement, j'ai tout le paysage audiovisuel pour observer des nouveaux programmes ou des nouveaux animateurs.

 

Depuis l'arrêt de La Méthode Cauet, TF1 n'a plus de talk-show récurrent en deuxième partie de soirée. Pourquoi?

L.S. Nous ne sommes pas persuadés que, dans l'équilibre des genres, le talk-show soit une figure imposée. Il faudra trouver une formule adaptée à notre ligne éditoriale et à nos contraintes d'audiences. Maintenant, Cauet a toujours de l'avenir sur TF1, notamment pour les jeux.

 

Justement, il pourrait revenir en avant-soirée avec un jeu, une case importante pour TF1.

L.S. Oui, on a tout à fait conscience de l'importance de cette tranche dans la journée. On y travaille beaucoup, et les projets sont nombreux. Mais un jeu prend du temps à développer car c'est une mécanique de haute précision.

 

Internet est-il maintenant intégré dans tous les nouveaux projets ?

L.S. Systématiquement. On ne se pose même plus la question. Certains projets sont très ambitieux. Pour la fiction Un mari de trop, avec Alain Delon et Lorie, plusieurs journées de tournage ont été consacrées pour une diffusion exclusive sur Internet. Celui-ci n'est pas là pour recruter de nouveaux publics, comme les jeunes, mais a trois missions: des fonctions de service aux téléspectateurs, grâce à la télévision de rattrapage, et de renseignement du programme, et enfin c'est une nouvelle forme d'expression artistique de l'émission qui ne peut être réalisée que pour ce support.

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