Les sports américains (basket, football américain, hockey sur glace, etc.) ont leurs communautés de fans en France. Comment les médias répondent-ils à cette soif de sports venus d'outre-Atlantique?


À la télévision, la majorité des retransmissions sont assurées par des chaînes payantes, notamment Canal+, qui diffuse des matchs de NBA (basketball) et de NFL (football américain) chaque semaine. Seule la NFL est diffusée sur des chaînes gratuites en France.

 

Après France Télévisions pendant plusieurs années, c'est W9 qui diffuse depuis 2010 le Super Bowl, finale du championnat de football américain. Là où France 2 retransmettait plusieurs matchs avant cette fameuse finale, la chaîne de la TNT du groupe M6 a fait le choix de ne proposer que le Super Bowl. L'explication tient au décalage horaire. En effet, les matchs se disputent généralement en pleine nuit, heure française. Il est donc difficile de mobiliser de manière répétée même les plus fans de ces disciplines.

 

Du sport, mais aussi du spectacle

 

Pour Fabrice Clément, responsable des sports de W9, le Super Bowl est «un événement au-delà du sport, un spectacle unique à ne pas manquer». De quoi séduire un public beaucoup plus large, attiré par les concerts et les spectacles d'avant-match et de la mi-temps. W9 diffuse d'ailleurs cet événement de manière différente de France 2 en son temps: «La chaîne publique se concentrait sur l'analyse technique du match, avec des joueurs du championnat français sur le plateau. Pour nous, pas question de passer à côté du show de la première demi-heure, élément essentiel avant le coup d'envoi», ajoute Fabrice Clément.

 

Une stratégie payante, puisque W9 a réalisé une audience moyenne de 350 000 spectateurs entre minuit et 4heures du matin lors de l'édition 2010 (soit plus que France 2 l'année précédente), ce qui en a fait la deuxième chaîne de France à cet horaire, derrière TF1.


Même logique événementielle dans la couverture de la NBA par Canal+. Outre ses diffusions hebdomadaires, la chaîne à péage renforce son dispositif autour de trois dates clés: le Martin Luther King Day (avec un multiplex pour suivre cet hommage au célèbre pasteur), l'All-Star Week-end (trois jours de festivités regroupant les meilleurs joueurs de la ligue) et les finales de la NBA.


L'UFC, fédération d'arts martiaux mixtes américaine, et la boxe sont deux autres vecteurs de grand spectacle, affirme Fabrice Clément. Pour le responsable de W9, toutefois, «l'âge d'or de la boxe est révolu. Il n'y a plus de grands noms qui attirent les foules, et la diffusion des rencontres de l'UFC, jugé trop violentes, est interdite par le Conseil supérieur de l'audiovisuel en France. Mais si on veut aller dans ce sens-là, il faudrait aussi l'interdire pour RTL9, car les règles ne sont pas les mêmes pour tout le monde à l'heure actuelle.»


Pour ce qui est de l'information, l'offre télévisuelle est encore plus limitée. Les fans se tournent donc vers Internet. Le spécialiste Sports.fr fait office de bon élève. Axel Capron, son rédacteur en chef, déclare ainsi que «la NBA est l'un de nos principaux vecteurs d'audience». D'où une forte couverture de la NBA tout au long de l'année, avec des correspondants outre-Atlantique recueillant les interviews de stars du basket américain, très rare dans les médias hexagonaux. Le site assure également une couverture régulière de la NFL (football américain) et de la NHL (hockey sur glace) pour satisfaire ce qu'Axel Capron qualifie de «base de fans importante».

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