quotidiens
Huit éditeurs français viennent de lancer E-Presse, un kiosque numérique commun accessible d’abord depuis l’Ipad et l’Iphone d’Apple puis sous Android.

La presse quotidienne régionale avait ouvert le bal fin 2010; c'est aujourd'hui au tour des quotidiens nationaux de se lancer. Un peu plus d'un an après la sortie de l'Ipad en France, huit éditeurs, réunis au sein du groupement d'intérêt économique (GIE) E-Presse premium, viennent d'inaugurer leur kiosque numérique, E-Presse.
Accessible sur la tablette d'Apple, via le téléchargement d'une application spéciale, sur Iphone et bientôt sous Android, il permet d'acheter les versions numériques des journaux Libération, Le Figaro, Le Parisien, Aujourd'hui en France, Les Échos et L'Équipe ainsi que celles des hebdomadaires L'Express, Le Nouvel observateur et Le Point. Grand absent, le quotidien Le Monde, qui s'est retiré du GIE lors du changement d'actionnaires fin 2010, ainsi que La Tribune.
«E-Presse n'est pas un kiosque anti-Google news, ce sont deux choses complémentaires», assure Xavier Spender, président du GIE et PDG de L'Équipe 24/24. Reste qu'il s'agit de la première pierre posée par le groupement pour mieux valoriser les contenus issus du papier à l'ère du digital. En ligne de mire, les moteurs de recherche, Google en tête, et plus encore le géant Apple, qui devrait lancer son propre kiosque à la rentrée.

 

Des conditions à négocier  

En plus de l'achat à l'unité des journaux, E-Presse devrait proposer les premières offres d'abonnement cet automne. Également en projet, des opérations de cross-marketing entre les différents titres proposés et des ventes «à la découpe», sur l'actualité politique par exemple. Enfin, la plate-forme a pour ambition d'accueillir d'autres journaux ou magazines dans les mois qui viennent.
D'ici là, les négociations avec Apple s'annoncent tendues. Certes, la firme à la pomme a fait un premier pas mi-juin en autorisant les éditeurs à pratiquer des prix supérieurs au sein des applications afin de compenser les 30% de commission que prélève la firme de Steve Jobs. Pour autant, ces derniers jugent ce taux bien trop élevé pour pouvoir s'appliquer à des abonnements de plusieurs centaines d'euros par an. D'autant que Google, lui, ne prélève que 10% sur les transactions effectuées au sein d'applications fonctionnant sous Android. Autre pierre d'achoppement, le refus d'Apple de communiquer aux éditeurs les coordonnées de leurs futurs abonnés.
«Pour nous, l'enjeu de ce kiosque n'est pas tellement la vente à l'acte mais bien l'abonnement. Si nous considérons qu'avec Apple les conditions ne sont pas satisfaisantes, nous n'irons pas», souligne Xavier Spender. Ou alors par d'autres moyens. D'autant que si l'essor des tablettes reste modeste, avec presque 800 000 unités vendues depuis le lancement de l'Ipad en mai 2010, selon l'institut GFK, les premières études sur leurs usages confirment un intérêt marqué des utilisateurs pour la lecture de la presse. 43% ont même déjà acheté un journal ou un magazine en version numérique via leur appareil, indique une étude CSA pour Havas Media.

 


(ENCADRE)

En Allemagne, Axel Springer prend les devants

 

Éditeur de Bild, quotidien le plus lu d'Europe, le groupe allemand Axel Springer a décidé d'ouvrir son kiosque virtuel Ikiosk, lancé il y a un an, à d'autres éditeurs d'ici à la rentrée. «Il est important pour le secteur de l'édition de développer tôt des moyens de diffusion en dehors de la sphère Apple et de les monétiser», a expliqué au quotidien économique Handelsblatt Georg Konjovic, responsable des contenus payants.

Suivez dans Mon Stratégies les thématiques associées.

Vous pouvez sélectionner un tag en cliquant sur le drapeau.