Silhouette de liane, chevelure de jais, Emmanuelle Alt éclaire son slim noir d'une intemporelle chemise blanche. La rédactrice en chef de Vogue, connue pour son style minimaliste et ses abords d'anti-diva, pilote la nouvelle formule du mensuel, sortie le 22 août (son homologue masculin, Vogue Homme, va aussi changer de maquette en cette rentrée).
Le directeur artistique Germain Chauveau s'est replongé dans le passé iconographique du magazine, fondé en 1892, en s'inspirant d'une de ses époques phares: fin 1960, début 1970. «Nous travaillons beaucoup avec nos propres archives: comme un jean que l'on ressort et dans lequel on se sent bien», estime Emmanuelle Alt, qui dirige la rédaction depuis avril 2011.
«Ce nouveau Vogue ne vise pas à donner dans la hype», insiste Xavier Romatet, PDG de Condé Nast France, mais plutôt à «rester audacieux, sans sombrer dans la provocation...». A l'inverse des choix de Carine Roitfeld, ex-rédactrice en chef du titre et papesse du porno-chic, vilipendée pour avoir photographié des fillettes aux airs de femmes lascives? «Emmanuelle n'a pas la même image de la femme que Carine», résume sobrement Xavier Romatet.
De fait, la première «une» proclame «La fureur du noir» en trois versions différentes, l'une avec Kate Moss, l'autre avec Lara Stone et la dernière avec Daria Werbowy. Le mensuel, diffusé en France à 121 103 ex. payés (+0,1% sur un an), entend éditorialiser davantage ses articles, notamment via une nouvelle rubrique, confiée à la blogueuse star Garance Doré.
Encadré
Décision proche pour Vanity Fair
Le lancement du Vanity Fair français, très attendu, semble se confirmer. Les Inrockuptibles annoncent même l'arrivée de Michel Denisot pour «incarner» la vision hexagonale du titre. Une «rumeur supplémentaire» selon Xavier Romatet, PDG de Condé Nast France, qui précise que «la décision de lancement définitive sera prise mi-septembre».